Le théâtre australien

Publié le 26 septembre 2008 par Ariane_


Quand je suis dans un pays étranger, je me demande toujours comment se passent les représentations théâtrales et les spectacles. Quel type de pièces de théâtre ? Quel jeu d’acteur ? Derrière la mise en scène, il me semble possible de découvrir des traits de caractère du pays visité, une meilleure compréhension de ses habitants.
Pour les australiens, l’héritage culturel se révèle clairement anglo-saxon. Logique. Culture Influencée donc (la nôtre aussi d'ailleurs...), mais paradoxalement libre. Imaginez-vous en train de faire le tour de l’opéra de Sydney.


Vous avez cinq jours pour visiter la ville, pourquoi ne pas aller voir un spectacle ? Un opéra c’est un peu cher, et puis il n’y a pas qu’une seule salle dans cette magnifique construction : on y joue aussi Les trente-neuf marches… Un film d’Hitchcock, donc, qui a été réécrit pour être présenté sur scène.
Seulement, le film à suspense du grand maitre est devenu, sur scène, une parodie potache et enlevée ! Une métamorphose, l’humour anglais, l’humour décalé, l’humour qui surfe à la limite du ridicule, et qui fait rire ! Une gestuelle très accentuée, une réécriture du scénario avec l’ajout d’une forte dose d’absurde pour un résultat étonnant et surprenant.
Une parodie d’un grand film jouée à l’opéra Bastille, vous imaginez ? L’Australie l’a fait, chez elle, à l’opéra de Sydney.
Nous, on a aimés. La pièce était compréhensible de bout en bout, grâce à la bonne articulation des acteurs, et aux événements toujours très visuels, à l’humour toujours très gestuel.
Mais une question peut se poser aussi, quand on a vu ce spectacle, et qu’à Brisbane par exemple, on trouve dans la rue cette affiche de théâtre…

Comment un peuple vit-il sa très grande jeunesse ? Nous avons les écrits du Moyen Age, Shakespeare. Les Australiens, jusqu’au XIXème siècle, n’ont rien. Il y avait les Aborigènes, il n'y a plus les Aborigènes.
A Sydney, dans « la vieille ville », il faut s’intéresser aux inscriptions sur les maisons : des dates. 1912, 1919, 1923. L’ancien, ils en sont fiers, et dans quelques unes de nos discussions avec les australiens, 1950, c’était vieux, hautement historique. Et à chaque fois qu’ils nous parlaient de leur vision de l’Histoire, je percevais cet immense pays tout comme je perçois les Etats Unis : des étendues immenses, où les hommes ont réussi à faire du paysage et des animaux une raison de venir jusqu’à eux. L’australie et les Etats Unis, c’est la géographie. L’Europe, c’est l’Histoire, les vieilles pierres.
Et changer « d’éco-système », même pour quelques semaines, fait relativiser.