Il y a un an tout juste les Birmans ont commencé à espérer, ils ont cru pendant quelques jours, qu'aux côtés des moines, ils arriveraient, avec l'appui de la communauté internationale, à ébranler la junte militaire à la tête du pays. Mais celle ci n'a même pas sursautée, c'est ça peine si on a senti une minuscule secousse. La Communauté Internationale se contente de dire à la Junte : ATTENTION SINON! Mais sinon QUOI??
Tant de blessés, tant de personnes arrêtées et torturées, tant de personnes tuées pour rien.
Oui, si la Communauté Internationale n'accentue pas une bonne fois pour toute la pression sur la Junte, tout cela aura été fait en vain.
Un an après la situation des Birmans n'a pas changé, elle a même empiré. La situation a empiré malgré les Résolutions de l'ONU, malgré les visites de l'envoyé spécial de l'ONU qui n'ont pas servi à grand chose, sinon à donner "bonne conscience" à la communauté Internationale.
Les militaires qu'on dit souvent "bêtes" sont finalement rusés et surtout ils ne font rien qui ne soit pas dans leur propre intérêt. Un dernier exemple : la libération de 9000 détenus de "droit commun" dont seulement 7 prisonniers politiques.
La Communauté Birmane de France avance même l'hypothèse, dans un communiqué du 25 septembre, que si la junte a libéré des prisonniers de droits communs, c'est pour avoir des appuis à l'extérieur en cas de nouvelles manifestations, certains prisonniers de droit commun, étant prêt à tout pour obtenir leur liberté.
En réalité, à chaque fois que la Junte sent une pression un peu plus forte de la communauté Internationale, elle, fait diversion.
Elle a procédé de la même manière après le cyclone Nargis, elle a ouvert ses portes progressivement, mais jamais complètement, afin de faire le minimum pour que la Communauté Internationale n'entre pas de "force" et ne se mêle surtout pas de ses "affaires"
Cela fait un an que l'ONU ne cesse de demander la libération de tous les prisonniers politiques, la junte en libère une poignée et la communauté Internationale se félicite croyant voire de la part de la junte un début d'ouverture.
Si ce n'était pas dramatique cela serait risible...
Dans sa dernière Résolution du 12 juin 2008, le Conseil des Droits de l'Homme avait expressément indiqué que "rien n’a été fait pour enquêter sur les actes commis lors de la violente répression des manifestations pacifiques de septembre 2007 et sur les violations des droits de l’homme qui y sont liées."
Par ailleurs le Conseil des Droits de l'Homme a "engagé instamment le Gouvernement du Myanmar à mettre fin aux arrestations pour des motifs politiques et à libérer immédiatement tous les prisonniers politiques, sans condition;"
Or, depuis cette dernière résolution non seulement pas un seul prisonnier politique n'a été libéré mais les arrestations ont continuées, comme si de rien était.
Ainsi la junte a libéré 7 prisonniers politiques le 23 septembre 2008 mais ces derniers mois elle avait arrêté plus de 15 personnes.
On se retrouve donc au total avec plus de prisonniers politique qu'au moment de la dernière résolution
A la question posée à Win Tin à sa sortie de prison : "Les autorités birmanes vous semblent-elles capables de faire preuve de flexibilité ?" il a répondu:
"Je ne crois pas qu’elles peuvent changer… Vous savez, en Birmanie, la structure politique du bas jusqu’en haut est verrouillée par les militaires. Beaucoup de gens influents, beaucoup de commerçants, d’hommes riches, de techniciens sont des militaires. Donc je suis plutôt pessimiste. Les militaires sont partout. Dans toutes les strates de la vie birmane. "
Sinon rien du tout et la junte le sait très bien.
Kathy