Un titre qui frappe, non ? Vous en voulez d’autres ? Le perce-oreille du Luxembourg. Le neveu de Mademoiselle Autorité. Chalet 1. Délires. Dans les années 1920, il publiait un livre par an. Charles Vildrac le plaignit : « il était de ces écrivains dont la qualité même limite le succès matériel. Ses livres ressemblaient de moins en moins à ceux que le lecteur moyen se procure pour lire en chemin de fer. Et, il faut le dire, même en publiant un roman par an, ce qui est beaucoup, ce qui est trop, il n’y a pas un écrivain authentique sur dix qui puisse vivre de sa production. »
Celui-là n’en vivait pas, ou mal. Tourmenté, au bord de la folie, André Baillon, puisqu’il s’agit de lui, finit par plonger et par se suicider à l’aide de somnifères en 1932. Il allait avoir 57 ans. Et il est aujourd’hui presque oublié, malgré quelques sursauts de la mémoire, provoqués le plus souvent par des passionnés incapables de se remettre après sa lecture. Lire Baillon est en effet une expérience qui laisse des traces - j’en suis témoin. Il y a chez lui, qui espérait probablement devenir un romancier populaire et ne le fut jamais, une tension extrême traduite dans des livres habités. Habités par quoi ? L’amour, la rage, la pauvreté, la folie encore, déjà citée et si souvent présente.
Marianne Basler (l’actrice) a eu la bonne idée de choisir Zonzon Pépette pour une lecture qu’elle fera au Botanique à Bruxelles, le 4 octobre, à l’occasion du Marathon des mots qui se pose quelques jours dans cette ville.
Je n’avais pas lu ce roman. Il a été réédité il y a deux ans (chez Cent pages). Il est aussi disponible depuis presque quatre ans sur le site Ebooks libres & gratuits. Télécharger Zonzon Pépette se fait donc en un clic.
Fille de Londres, mais d’origine française, Zonzon Pépette est prostituée dans les bas-fonds d’une ville très dickensienne. Elle dit à tout bout de champ : « Je t’emmerde », faute de posséder un vocabulaire plus étendu. Elle côtoie des voyous, n’aime pas les flics, a une dent contre Betsy qui le lui rend bien.
J’ai cherché partout, je crois. Ce livre d’André Baillon est le seul que j’ai trouvé au téléchargement gratuit sur Internet. On trouvera quand même un ensemble de textes très intéressant sur le site de la revue Jibrile. Parmi les différentes ressources disponibles, un dossier regroupe une présentation de Zonzon Pépette, l’article de Charles Vildrac que je citais plus haut (publié dans Les Nouvelles littéraires à la mort de Baillon) et trois textes de l’auteur extraits de son recueil La vie est quotidienne.
Source : http://bibliobs.nouvelobs.com/blog/livres-sur-toile/20080926/7389/zonzon-pepette