Les Lang se délient au PS

Publié le 15 juillet 2007 par Nico2312
Et si pour une fois tous les dirigeants socialistes prenaient exemple sur Ségolène Royal et partaient en vacances (sans forcément se sentir obligés de faire la Une de
Paris-Match) ??? Ce serait en effet une bonne idée, d'une part afin qu'ils se reposent après une année bien remplie (bien que marquée par deux belles défaites électorales), mais surtout d'autre part, afin qu'ils se taisent, ce qui serait sans doute la meilleure chose pour assurer un avenir au PS.
Parce que là franchement, ce que l'on pourrait appeler "l'affaire Lang" est en train de prendre des proportions aussi délirantes qu'affligeantes. Après le cœur des indignés outragés emmené par Stéphane Le Foll qui demandaient du sang pour laver l'affront fait à Solfe, c'est au tour des défenseurs de Jack Lang de monter au créneau avec à peu près le même sens de la nuance. Ainsi Manuel Valls demande-t-il d'arrêter le "mauvais procès fait à Jack Lang" qui "a été d'une loyauté exemplaire ces derniers mois. Il réfléchit par ailleurs beaucoup depuis longtemps sur la question des institutions". Et d'ajouter "qui peut mettre en cause son engagement à gauche depuis 30 ou 40 ans ?" Bien entendu, il n'a pas tort sur le fond, mais de là à faire passer Jack Lang pour Dreyfus faudrait voir à ne pas exagérer.
Mais au-delà de l'épiphénomène autour du député de Boulogne, le plus intéressant dans les propos de Manuel Valls est bien la preuve que pour Nicolas Sarkozy l'ouverture n'est avant tout qu'une stratégie politique puisqu'il a proposé des ministères à tout le ban et l'arrière ban du PS (ou presque) : "oui Nicolas Sarkozy me l'a proposé mais j'ai refusé. Je lui ai dit tout de suite que ne rentrerai pas dans ce gouvernement" avoue le député-maire d'Evry.
Mais ce week-end le vrai homme fort du PS fut Bertrand Deloanë, non pas pour le lancement de Vélib, mais pour son parfait résumé de la situation actuelle dans son parti :"je pense que Jack Lang doit être respecté […], en fait, il est utilisé. Qu'il y aille, il fera du bon boulot, mais il ne faut pas être dupe des arrière-pensées du chef de la droite [...]. J'imagine qu'il vote contre le bouclier fiscal, contre la politique du logement menée par le gouvernement de M. Sarkozy. Et donc, essayons de ne pas nous disputer une fois de plus", mais en même temps, "ne tombons pas dans les pièges du président de la République, qui est sympathique, cordial et redoutablement habile, et soyons nous-mêmes l'opposition créative, combative et rassemblée". Il a ensuite dénoncé un "marketing électoral" et exprimé son "antipathie" pour le "programme de droite réac de chez réac" du président de la République. Un discours plus proche d'un candidat à la candidature présidentielle que d'un candidat à un second mandat à la mairie de Paris…