“Dire la vérité aux Français, c’est leur dire que la crise n’est pas finie, que ses conséquences seront durables, que la France est trop engagée dans l’économie mondiale pour que l’on puisse penser un instant qu’elle pourrait être à l’abri des événements qui sont en train ni plus ni moins que de bouleverser le monde.”
“Dire la vérité aux Français, c’est leur dire que la crise actuelle aura des conséquences dans les mois qui viennent sur la croissance, sur le chômage, sur le pouvoir d’achat”.
C’est hier soir, à Toulon, que le Chef de l’Etat a tenu ces propos, après sa prestation à New York au cours de laquelle il avait dénoncé les méfaits d’un capitalisme non « régulé » et regretté l’absence de sanctions vis à vis des responsables de ces spéculations abusives et irresponsables. Le président de la République a “enfoncé le clou” hier soir en réclamant l’encadrement des rémunérations des dirigeants et des opérateurs pour mettre « fin aux abus ». Il engage le gouvernement français à régler le problème « y compris par la Loi » au plus vite. « Les dirigeants “ne doivent pas pouvoir prétendre à un parachute doré lorsqu’ils ont commis des fautes ou mis leur entreprise en difficulté… Ils ne doivent pas recevoir d’actions gratuites. Leur rémunération doit être indexée sur les performances économiques réelles de l’entreprise… “Et si les dirigeants sont intéressés au résultat, ce qui est une bonne chose, les autres salariés doivent l’être aussi, car eux aussi contribuent à la richesse de l’entreprise”
Nicolas Sarkozy reconnaît au passage que la globalisation et la mondialisation des échanges concourent à profondément bouleverser les repères anciens et qu’ainsi : ” le mal est profond et qu’il faut remettre à plat tout le système financier et monétaire mondial, comme on le fit à Bretton Woods après la Seconde Guerre mondiale, afin de créer les outils d’une régulation mondiale que la globalisation et la mondialisation des échanges rendent désormais nécessaire”
Il n’est pas désagréable de constater, qu’au plus haut niveau de l’Etat, on commence à revenir à la sagesse et à une conception plus “régulée” et humaine de l’économie. Nous avons ici, très souvent débattu d’une telle approche. La crise étasunienne donne une chance à ceux qui réclament l’intervention des Etats pour mieux contraindre les banques et protéger les plus faibles. Le souhait formulé est que ces saines et bonnes paroles ne soient pas uniquement des mots dictés par une actualité douloureuse, mais le début d’une réflexion pragmatique, certes, mais portant sur le fond et se matérialisant par des actes.
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