Quel déficit budgétaire pour 2008 ?
Rappelons les hypothèses du budget 2008 : une croissance du PIB de 2,25%, un déficit budgétaire de 42 milliards d'euros. Le gouvernement Sarkozy tablait sur une reprise soutenue de l'activité grâce à ses défiscalisations d'heures supplémentaires. Alors que la crise des subprimes éclatait au beau milieu de l'été, il ne changea pas ses hypothèses. Il fallu attendre le printemps 2008 pour entendre enfin Christine Lagarde se rendre à l'évidence: la croissance en 2008 ne sera pas à la hauteur des espérances présidentielles. Pire, le second trimestre fut frappé par la récession, et la crise boursière laisse prévoir une croissance nulle pour l'année. Les recettes fiscales de l'Etat, largement alimentées par les impôts sur les bénéfices du secteur bancaire et des assurances risquent d'être plus mauvaises que prévues.
Finalement, il est très probable que le déficit budgétaire s'annonce plus proche de 45 milliards d'euros en 2008, soit un dérapage de 3 milliards par rapport aux prévisions.
Quelle croissance pour 2009 ?
L'hypothèse que retiendra le gouvernement pour calculer son budget pour 2009 est aussi une épreuve de vérité. La plupart des économistes tablent pour une croissance molle (0,8%) voire nulle. Sarkozy s'est engagé à réduire le déficit public de la France à 2% du PIB en 2009, alors qu'il frôlera les 3% en 2008. Qui paiera ?
"Normalement, à cette période, les choses sont calées. Là il y a un peu de retard, c'est un budget très, très tendu", confie-t-on au ministère du Budget à une semaine seulement de la présentation du projet de loi de finances (PLF) finalement fixée à vendredi prochain, après plusieurs changements. Le président Nicolas Sarkozy attendra, lui, jeudi pour préciser les orientations économiques de la France en cette période de crise (source AFP)On sait que le gouvernement cherche à plafonner les niches fiscales, un premier recul depuis le paquet fiscal de l'été 2007. On a aussi appris que Sarkozy a exclu toute "fiscalité verte" sur les produits de grande consommation, afin d'éviter de dégrader un peu plus le pouvoir d'achat.&alt;=rss