Le CAC 40 termine en hausse de + 2,73 % à 4 226,81 points toujours balloté par les spéculations sur la mise en place du plan de cantonnement des mauvaises dettes liées à
l'immobilier US et aux subprimes.
La phase de discussion en est à la mise au point d'amendements au projet, sur fond "d'unité nationale" entre le Président actuel et les 2 candidats à la Maison Blanche, qui pourrait aboutir
à un accord suivant des déclarations démocrates plus positives que celles enregistrées jusqu'ici.
Nous allons nous centrer dans cet article sur les aspects purement économiques, des éléments à ne pas perdre de vue dans le brouhaha médiatique centré sur le plan, apparemment éclipsés
quelque peu par le score du jour mais qui paradoxalement dressent un constat de plus en plus négatif qui pourrait aider dans la mise en oeuvre du plan, le diagnostic sur la dégradation de
l'économie étant patent.
Après les éléments vus avant hier et hier pour l'Allemagne et la zone euro, l'économie irlandaise est la première à être entrée en récession au 1er et au 2 ème trimestre avec un recul de -
0,3 et - 0,5 % respectivement de son PIB. Pour mémoire: le Danemark à la lisière de l'Euroland y est déjà entré également.
→ Qu'en est-il aux USA ?
Semaine dernière en pleine tempête Lehman Brothers, est passée un peu inaperçue la chute de la production industrielle en août de - 1,1 % avec une révision à la baisse des chiffres des
mois précédents. Ce secteur qui constituait un point fort qui permettait de compenser jusqu'ici la déprime dans le secteur immobilier est ainsi en train de 'lâcher' notamment sous le poids de la
chute du secteur de la production automobile. Le graphe ci-dessous montre que le trend haussier est rompu. Voilà qui tranche avec le constat fait le 1er août dernier avec un tableau
synthétique depuis 1945 qui montrait la résistance industrielle et la dégradation du chômage aux
USA.
* Confirmation ce jour : les commandes de biens durables ont chuté de - 4,5 % le mois dernier contre - 1,3 % attendus et
une hausse de + 1,3 % le mois précédent. La baisse est présente quels que soient les secteurs : défense, transport, hors défense etc...
Le tableau de bord de
la Fed dont est tiré le graphe n°2 est donc encore alourdi en tendance ce jour. La variation
annuelle de la production industrielle plonge en zone de contraction pour la première fois depuis la fin de l'été (les zones grisées correspondent aux phases de récession)
* Les opérateurs ont pris connaissance par ailleurs des chiffres des nouvelles inscriptions au chômage semaine dernière à
493.000 après 461.000 au plus haut depuis septembre 2001.
* Sur le front de l'immobilier, les ventes dans le neuf ont chuté de - 11,5 % sur un mois en août et de - 34,5 % sur un an avec une chute libre dans l'ouest de - 36,1 % sur un mois et de - 50 %
sur un an. Il s'agit de la plus faible progression en 17 ans. Le prix médian tombe à un plus bas de 4 ans avec une valeur de 221 900 $ en baisse de 5,5 % par rapport aux 234 900 enregistrés
en juillet. La baisse annuelle s'élève à - 6,2 %. Les stocks passent de 10,3 à 10,9 mois de ventes.
Production industrielle qui lâche, chômage qui se dégrade encore, chiffres sur l'immobilier hier et aujourd'hui excessivement peu engageants, voilà qui va dans le sens du tableau très alarmiste
dressé un peu plus tôt par G.BUSH, sur l'état de l'économie alors qu'il en soulignait la solidité il y a encore peu et qui pourrait jouer en faveur d'un consensus politique pour aller
vite...
A noter également : le plus gros conglomérat industriel et financier, General Electric, présent dans le monde entier sur un très grand nombre de secteurs qui fait figure de baromètre de
l'activité, a annoncé aujourd'hui réviser à la baisse son bénéfice par action pour le 3 ème trimestre à 0,43/0,48 $ par action contre 0,50/0,54 % précédemment. Il renonce également, compte
tenu du contexte actuel, à son programme de rachat de titres pour ne pas mettre en péril sa note de crédit suprême AAA.
Le Dow Jones repasse les 11 000 points en hausse de plus de 2 % une heure après la clôture de Paris.
En france, le Président Sarkosy vient d'annoncé que "L'Etat garantira la continuité du système bancaire" et que "la remise en ordre du système financier ne serait pas complète si en même temps on ne cherchait pas à mettre un terme au désordre des monnaies" (source : Reuters). A lire : "Crise financière : ce que vous risquez en 15 questions" par L'Express.fr