Le discours de Nicolas Sarkozy sur la situation économique mondiale et française vient à l'instant de se terminer. L'hymne national et drapeau tricolore étaient bien présents pour rappeler à tous, si cela était encore nécessaire, toute la gravité de la situation. A première vue, je suis plutôt craintif sur le soin apporté à la forme du propos souvent précieusement travaillé pour y planquer tout le vide des propositions.
Le fond justement. Le Nicolas Sarkozy d'aujourd'hui se présente tel une sorte d'ovni des théories économiques, l'on appelle cela la sociale démocratie. Pas étonnant puisque l'on parle là de la droite française. La crise financière tout d'abord. Cette dernière est due à une crispation du système. Ce n'est un secret pour personne. Je dois bien avouer mon relatif malaise sur ce sujet qui oppose la notion de responsabilité, prépondérante dans le système capitaliste, à la notion du "too big too fail". Je m'explique. Le système capitaliste est basé sur une notion essentielle, celle de responsabilité. Ce qui différencie un placement rémunérateur d'un autre plus doux est la probabilité plus grande de voir tout s'envoler en un claquement de doigts, le risque accru de la perte. Dans cette crise, il se trouve que la taille très importante d'une structure défaillante remet en cause cette équilibre.
Que l'on me comprenne. Je ne suis pas en train de dire que l'Etat américain plonge dans l'erreur lorsqu'il souhaite se porter acquéreur des titres pourris. Je reste uniquement inquiet devant cette nouvelle donne. On ouvre la boite pandore.Le reste du discours de Nicolas Sarkozy navigue entre justifications des réformes passées et réflexions sur les nouvelles à venir. El presidente l'a expliqué et nous l'avons bien compris: L'Etat sera là, donc tout ira bien. Reste à définir les modes de financement, les évolutions institutionnelles nécessaires tant au niveau européen que mondial pour se donner les moyens de tous ces propos. Reste à expliquer au monde que la probable intervention américaine de plus de 700 Mds de dollars devrait pousser les prix à la hausse, l'injection de tant de liquidités n'étant pas sans conséquences. Il reste à expliquer comment la locomotive américaine pourra faire face à ses impératifs financiers (Guerre, dette déjà importante) avec une dette encore plus faramineuse qu'hier.
A toutes ces questions, Nicolas Sarkozy n'a présenté qu'un interventionnisme prévisible et très utopique. La France n'a plus d'argent et le président ne souhaite voir ni les impôts boostés ni la rigueur s'installer. Cet Etat interventionniste aux poches vides devra donc puiser là ou cela sera possible. Cela s'appelle de l'endettement.
Réductions de charges, aide à la recherche, rétablissement de l'esprit d'entreprenariat: Encore heureux que ces points furent évoqués...
Et voilà, ca commence.