Je ne sais pas si bon ou mauvais signe, mais ce qui est sûr, c'est que dans le secteur du vin en Italie, la justice fait son boulot, et surveille ce commerce de près. Je vous ai déjà alimenté de tout un tas de notes sur ce sujet, et là, j'ai jugé utile de parler de la nouvelle affaire.
En début de semaine, est sortie en Italie l'information selon laquelle 30.000 bouteilles d'Amarone destinées aux Etats-Unis auraient été mises sous séquestres au port de Livourne. En fait, ces bouteilles ne contiendraient a priori pas de l'Amarone. J'ai lu ça sur le blog de Roberto Giuliani, l'une de mes sources d'informations et d'opinions préférées sur le vin italien.
Ces 2 appellations, rouges, sont produites dans la province de Vérone, en Vénétie, regardez sur la carte ci-dessous :
Ou bien celle-ci (le A, c'est la zone à peu près centrale des meilleurs Amarone) :
Le cépage dominant est la corvina veronese (40 à 80% de l'assemblage) ou le corvinone (50% max), auquel est adjoint de la rondinella, entre 5 et 30%, et quelques autres cépages non arômatiques. Les raisins sont élaborés en sec, passerillés pour assécher un peu le raisin et augmenter sa teneur en sucre et vinifiés ensuite aux alentours du 15 décembre. Cette méthode donne au vin une tonalité amère bien prononcée, d'où le nom de l'appellation (on pourrait vaguement traduire Amarone par "gros amer"). On obtient en principe un vin très généreux, olfactivement épicé, assez puissant, velouté... Un costaud, mais qui sait se la jouer en finesse, qui peut s'adapter avec des ragoûts, des viandes rôties, un gorgonzola...
Quelques grands producteurs de l'Amarone : Giuseppe Quintarelli, Fratelli Tedeschi (que j'aurai en magasin, soit dit en passant), Romano Dal Forno, j'en passe et des meilleurs.
L'Amarone n'est pas dans la même gamme de prix que la Valpolicella, mais c'est incomparable en plaisir retiré, et c'est donc justifié la majorité du temps.
Bref, toujours est-il que 30.000 bouteilles, c'est un certain nombre. Bon, pour l'instant, on ne sait pas grand chose, et surtout pas le nom du producteur incriminé (qui n'est pas nécessairement l'un des 3 producteurs que j'ai cités, puisque je ne connais pas le coupable, à titre personnel, et ce n'est pas non plus l'écho de rumeurs plus ou moins fondées). A l'occasion, si j'en sais plus, je vous tiens au courant.
Et pour conclure, quand même : au cas où certains fervents défenseurs du vin italien et de son image s'offusqueraient du fait que je dénigrerai le vin italien en parlant de ça (ça m'est déjà arrivé), je continue de penser qu'il est quelque part plus rassurant de trouver quelques affaires ici et là que rien du tout.