Je suis un grain de sable qui n'enraye plus l'engrenage. Ridicule et lamentable, je peux crier autant que je veux, ma voix reste menue et frêle. Dans ce désert virtuel, tout est vide et vain et froid.
Je me rappelle mes lectures et rêves d'enfant. Jules Verne, Fenimore Cooper, Stevenson. Où sont passés mes livres que je chérissais tant et que je rangeais précieusement sur les étagères?
Qui m'a volé les dimanches matin et les chahuts avec mes frères et soeurs? Le café et les tartines grillées qu'on se partageait...
Les jours me suivent partout sans relâche. Je suis une proie facile. Ils peuvent me frapper et me faire exploser à la figure toute la rage qui les habite.
Ma vie est un long tunnel aveugle qui n'en finit plus.