Ce film raconte l'histoire de l'avènement du livre du même nom : Le scaphandre et le papillon.
Émue et impressionnée, je m'étais dit que je le lirai, mais c'est seulement après avoir reçu "La Fausse veuve", envoyé par les éditions Denoël et chez les filles.com, que je me suis décidée à le faire, ces deux livres se répondant, en quelque sorte, à 10 années d'intervalle.
Ce texte court est un récit incroyablement vif et brillant, rédigé avec la force et l'énergie du désespoir.
L'auteur, victime d'un Locked-in Syndrome, ne peut plus communiquer qu'avec le battement de ses paupières.
Son orthophoniste va lui proposer de parler : elle récite son alphabet et il l'arrête d'un clignement d'œil lorsqu'elle dit la bonne lettre.
Peu à peu, l'entourage de cet homme se prête à l'exercice fastidieux, et il peut de nouveau s'exprimer avec les siens.
Très vite, cet homme "emmuré" fait le projet d'écrire un livre racontant sa nouvelle vie, sa nouvelle condition,son expérience de vie, faite de rêves, de sensations et d'émotions intenses.
Il tiendra son pari : le texte composé et appris par cœur le matin, sera ensuite dicté à une assistante de rédaction.
En publiant ce travail de titan, l'auteur nous livre un condensé d'humanité, arraché aux douleurs d'un "voyage immobile" menant aux limites de l'imaginable.
Ce texte force l'admiration.
"La ville, ce monstre aux cent bouches et aux mille oreilles qui ne sait rien mais dit tout, avait en effet décidé de me régler mon compte. Au café de Flore, un de ces camps de base du snobisme parisien d'où se lancent les cancans comme des pigeons voyageurs, des proches avaient entendu des piapiateurs inconnus tenir ce dialogue avec la gourmandise de vautours qui ont découvert une gazelle éventrée. «Sais-tu que B. est transformé en légume? disait l'un. - Évidemment, je suis au courant. Un légume, oui, un légume.» Le vocable «légume» devait être doux au palais de ces augures car il était revenu plusieurs fois entre deux bouchées de welsh rarebit. Quant au ton, il sous-entendait que seul un béotien pouvait ignorer que désormais je relevais davantage du commerce des primeurs que de la compagnie des hommes. Nous étions en temps de paix. On ne fusillait pas les porteurs de fausses nouvelles. Si je voulais prouver que mon potentiel intellectuel était resté supérieur à celui d'un salsifis, je ne devais compter que sur moi-même.
Ainsi est née une correspondance collective que je poursuis de mois en mois et qui me permet d'être toujours en communion avec ceux que j'aime. Mon péché d'orgueil a porté ses fruits. A part quelques irréductibles qui gardent un silence obstiné, tout le monde a compris qu'on pouvait me joindre dans mon scaphandre même s'il m'entraine parfois aux confins de terres inexplorées. Je reçois des lettres remarquables. On les ouvre, les déplie et les expose sous mes yeux selon un rituel qui s'est fixé avec le temps et donne à cette arrivée du courrier le caractère d'une cérémonie silencieuse et sacrée. Je lis chaque lettre moi-même scrupuleusement. Certaines ne manquent pas de gravité. Elles me parlent du sens de la vie, de la suprématie de l'âme, du mystère de chaque existence et, par un curieux phénomène de renversement des apparences, ce sont ceux avec lesquels j'avais établi les rapports les plus futiles qui serrent au plus près ces questions essentielles. Leur légèreté masquait des profondeurs. Etais-je aveugle et sourd ou bien faut-il nécessairement la lumière d'un malheur pour éclairer un homme sous son vrai jour?"
Il termine sa dernière page en écrivant : "J'y vais"
Une très belle critique de Camille Antoine
Beaucoup d'émotion dans celle d'Anne Sophie,
Un article de Calou,
et un autre d'Alexie Lorca, sur lire.fr,
camille nous le présente,
Bunnee nous dit : "Le ton est juste, simple, pudique."
Benoit D a beaucoup aimé ce texte,
Ce livre est dans "ma bibilonet à moi"
On trouve un beau billet aussi sur le monde de l'orthophonie, : "Un récit émouvant et un témoignage hautement intéressant pour les recherches sur ce syndrome si rare et si dévastateur."
C'est un texte qui a marqué amarante : " Court, léger et pourtant tellement lourd de sens, le Scaphandre et le Papillonlaisse une grande trace qui n’est pas prête de s’effacer"
Pour pyrouette c'est "Un livre très émouvant, Une claque d'humilité où chaque mot est important."
La panthère et sylphide en parlent aussi.
Un documentaire de Jean Jacques Beineix a été réalisé pendant la rédaction du livre avec Claude Mandibil, son assistante de rédaction.