Ceux qui ont vu ce petit film ont jugé ses vertus pédagogiques suffisamment édifiantes pour en proposer une version française. Le site "Pour un monde durable" a réalisé le sous-titrage et y fait référence depuis le mois de juin.
Si vous la trouvez un peu longue, regardez-la en plusieurs fois. D'ailleurs, elle se subdivise facilement en chapitres :
- introduction ;- chapitre 2 : extraction ;- chapitre 3 : production ;- chapitre 4 : distribution ;- chapitre 5 : consommation ;- chapitre 6 et 7 : émination ; conclusion.
En fait, il existe un bon nombre de version de ce film américain, dans son intégralité, découpé en tranches, en version originale, doublé en portugais, sous-titré en espagnol... Résultat, "The Story of Stuff" - traduit en français par "L'Histoire d'un Truc", aurait été vu par plus 4 millions de personnes.
A
ctuellement, la version américaine sur You Tube affiche plus de 215 000 visiteurs. Le film est découpé en chapitres, le nombre des visiteurs n'est pas le même pour tous les épisodes : le nombre de visiteurs chute pour le deuxième épisode (plus de 74 000), chiffre qui décroît pour les épisodes suivants jusqu'à 48 300 pour la partie n°6 ... pour repasser à plus de 50 000 pour la conclusion. Certains auront volé à la conclusion sans s'astreindre à la lecture de tous les chapitres. Les deux tiers des spectateurs de la première version n'auront pas eu le courage ou la possibilité d'aller jusqu'au bout. Effectivement, cela demande une vingtaine de minutes et étant donné que beaucoup de visiteurs surfent sur leur lieu de travail, cela représente un investissement en temps insurmontable.Le nombre de visiteurs des versions françaises est encore vraiment ridicule en ce qui concerne You Tube et Daily Motion.Il y a deux versions proposées par Google video : celle dont le lien est affiché ci-dessus et une autre signée Eric Francoeur. Je ne connais pas de moyen d'estimer le nombre de visites. On peut donc penser qu'un bel avenir est promis à ce film.L'auteur du film - Annie Leonard - a reçu le soutien d'une fondation, ceux qui l'ont adapté l'ont sans doute fait bénévolement. Annie Leonard est californienne, experte dans le domaine de l'environnement et du développement durable. Elle coordonne une fondation collaborative dans ce domaine. C'est amusant de lire comment elle en est venue à faire son film. Il semble qu'était disponible sur le marché un baume de rasage dont l'emballage comprenait une lumière de type "led" fonctionnant avec des piles rechargeables. Le site du fabricant décrivait à quel point il était agréable d'avoir cette bouteille allumée et fraîche dans sa salle de bains. Je n'ai pas exactement compris en quoi consistait ce truc... si ce n'est comme l'écrit Annie qu'il était synonyme d'égoïsme et d'inutilité.
Annie en a fait un cauchemar : l'inventeur faisait une conférence sur ce produit dans une salle énorme et l'assistance l'applaudissait. Dans son rêve, elle intervenait pour dire qu'un gel de rasage équipé d'une lumière LED et d'une paire de piles ne nous menait pas dans la bonne direction. Personne ne lui prêtant attention, elle se mettait à hurler.
Annie en a parlé sur son blog en indiquant l'URL de NXT, la marque en question. Allez voir, vous vous convertissez immédiatement au bouddhisme.
Annie remarque tout d'abord que la marque vante ses prix bas. Coïncidence intéressante se dit-elle, n'est-ce pas ?
Un membre de NXT prend contact avec elle pour lui expliquer que "la partie inférieure est prévue pour être réutilisable comme un jouet ou tout autre dispositif d'éclairage car les batteries sont rechargeables".
Elle poursuit ensuite ses échanges avec les lecteurs de son blog qui demandent pourquoi on produit en masse des gel de rasage : plus on en apprend sur les produits de soins, moins on remplit sa salle de bains. Aux Etats-Unis, tous ces produits ne sont pas surveillés par l'administration. Les fabricants de cosmétiques sont soupçonnés d'utiliser des ingrédients cancérigènes, mutagènes et des toxines reproductrices qui aboutissent sur notre corps.
Je vous passe les détails sur les campagnes dans ce domaine, si vous étiez véritablement militant, vous ne seriez pas scotché sur votre ordinateur non-recyclable à dépenser de l'énergie nucléaire alors qu'un rayon de soleil ferait du bien à votre peau.
J'oubliais de vous dire, toutes les 15 secondes, une diode électroluminescente au fond du récipient s'allume, reste allumé quelques secondes puis s'éteint. Est-ce utile de vous préciser qu'il s'agit d'une stratégie pour attirer le consommateur. Annie se demande : serions-nous de mites ?
Selon le constructeur, le produit contiendrait un mini-ordinateur.
Annie appelle le service client de la firme qui produit le NXT. La femme avec qui elle se trouve en ligne et qui la met en attente après chacune de ses questions explique que les piles peuvent être manipulées sans risque parce que chaque bouteille est accompagnée d'une notice invitant les consommateurs à se débarrasser des piles selon la réglementation en vigueur. Son interlocutrice ne savait en quel était la résine plastique particulière qui forme les deux parties de la bouteille mais elle savait que le dessus et le bas étaient différents et que les consommateurs devaient les couper avant de recycler le tube séparément, qui lui aussi pensait-elle était recyclable.
Annie a donc appelé les Californiens contre le Gaspillage (Californians Against Waist : je sais, traduit, ça le fait pas,). Elle leur a demandé de confirmer si on pouvait le recycler dans la mesure ou NXT ne pouvait pas dire quelle résine plastique était utilisée pour chaque pièce. Le CAW lui explique que "chaque fois que vous avez une bouteille d'une forme particulière, vous diminuez la possibilité de la recycler." Vous voyez, il y a des hommes qui travaillent sur les lignes de recyclage et leur boulot c'est de retirer les contaminants qui sont mélangés avec les types de plastique que l'on peut récupérer. Si quelque chose a une allure différente, la probabilité pour qu'il aille à la décharge est grande.
Vous pouvez toujours aller sur le blog d'Annie lire la suite...