Jetable

Publié le 23 septembre 2008 par Adamantane

Deux ministres de la République se querellent à propos du meilleur moyen d'agir en faveur de la planète.
L'un pense qu'il est payant de taxer les objets jetables pour décourager les acheteurs, croyant ainsi décourager les producteurs de les commercialiser, donc de les fabriquer.
L'autre estime préférable de subventionner la filière dite nanoélectrique et en profite pour taquiner le premier, estimant que les économies d'énergie seront favorisées plus encore par la mise au point de machines faiblement consommatrices que par l'incitation financière à la suppression de consommations inutiles.
Ce qui se discute. Mais la logique politicienne transcende avec fierté la logique du bon sens...Il est plus important d'humilier avec élégance un rival potentiel que d'imaginer des solutions aux problèmes pratiques des citoyens.
Au passage, je présente une fois de plus mes félicitations aux journalistes qui, probablement parce que leurs lecteurs-auditeurs sont lents à comprendre et qu'il leur faut des expressions imagées simplistes pour que " ça percute", ont imaginé le vocable débile, le contre-sens (*) sémantique de taxe pique-nique. Le demeuré que je suis avait bestialement compris que les pique-niques allaient supporter une espèce de TVA spéciale. En fait, seuls étaient visés certains accessoires. Il est urgent de sauver les lettres...
A titre personnel, je pense que les assiettes et couverts jetables incarnent le nec plus ultra du gaspillage. Je pratique depuis près de soixante ans l'art du pique-nique, de manière certes discrète et épisodique, mais cependant éprouvée. Et j'utilise, un peu par routine et beaucoup pour des raisons pratiques (**) , des assiettes et couverts lavables...Peut-être une séquelle de mon expérience scoute, qui m'a formé à une certaine perception de la nature, écologique avant l'heure...Encore que la suite de ce billet semble prouver que le scoutisme ne laisse pas les mêmes traces sur  tout le monde.
Je ne vois donc aucun inconvénient à ce que les produits qui dilapident les ressources en matières premières, salissent éventuellement les paysages et font travailler à des tâches bien inutiles soient taxés, si c'est la seule manière d'accélérer une prise de conscience.
Crédits :
-Merci à Edouard Manet, pour Le déjeuner sur l'herbe ;1863, huile sur toile, 208 × 264,5 cm. Musée d'Orsay, Paris.
-Merci à Jean-Louis Borloo – ex chef scout... – et François Charles Armand Fillon – autre ex chef scout...– , pour leur mise en scène très personnelle d'une saynette sur le thème de l'esprit d"équipe
(*) Le mot contresens étant réservé aux erreurs de traduction et aux circulations en sens interdit, j'orthographie volontairement contre-sens pour éviter les...erreurs d'interprétation.
(**) Avez-vous essayé de couper du saucisson avec un couteau en plastoc dans une assiette en carton paraffiné ?