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Livre : Un patron modèle de Seth Greenland

Publié le 25 septembre 2008 par Chictype

Deux ans après «Mister Bones», comédie décapante, l’Américain Seth Greenland revient avec une satire réjouissante du monde de l’entreprise aux États-Unis.

Dans la banlieue de Los Angeles, il y a les sublimes villas des stars de cinéma, et puis la petite maison de Marcus Ripps, dont il peine à rembourser les traites. Il a étudié la philosophie, ce qui, dans l’univers impitoyable de Beverly Hills, le range dans la catégorie des médiocres et des gagne-petit. En cas de coup dur, il relit des passages de Nietzsche, espérant renflouer son compte en banque. Après quinze ans de bons et loyaux services dans une usine de jouets, qui fabriquait des figurines de présidents des États-Unis en prière, Marcus se retrouve au chômage. Zarathoustra et les stoïciens ne lui sont d’aucun secours pour payer la bar mitzvah, les cours de clarinette de son fils Nathan, l’opération du glaucome de sa belle-mère, et les déficits du commerce de son épouse Jan. Mais le destin a pitié de Marcus et de ses hypothèques, et lui offre une situation sur un plateau d’argent. La mort de son frère, un type pas très fréquentable qui lui lègue sa blanchisserie, va faire de lui un homme de bien, il en est certain.

Marcus Ripps reprend donc les clés de « Shining City », une boutique où les blanchisseuses travaillent la nuit en jupes de vinyle, et parlent un anglais mâtiné de russe. Julian, son frère, était proxénète. Et alors ? se dit ­Marcus. Pour ce père de famille endetté, c’est l’occasion de s’en mettre plein les poches, de passer enfin du monde des perdants à celui des gagnants. Marcus Ripps devient donc le saint patron des maquereaux, il offre une couverture sociale et un plan épargne retraite aux prostituées de la blanchisserie. Il est enfin heureux, en affaires comme en amour, jusqu’à ce qu’un cadavre lui tombe sur les bras…

Seth Greenland est scénariste pour la télévision et le cinéma. À l’écran, Un patron modèle est une comédie à suspense. Les jeux de mots habiles de Greenland sentent parfois le rire enregistré et ses délires romanesques sont bien balisés, mais ce « gagman » a le don des répliques qui font mouche et le sens du détail incongru qui rehausse les traits de ses personnages.

Un patron modèle de Seth Greenland, traduit de l’anglais (États-Unis) par Jean Esch, Liana Levi, 397 p., 21 €.

Source : http://www.lefigaro.fr/livres/2008/09/25/03005-20080925ARTFIG00433-l-impossible-monsieur-ripps-.php


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