Oubliez Asa ou Ayo. Après de nombreux concerts, Melissa Laveaux sort son premier album traversé par un feeling terrassant. Le premier single est une reprise d’Elliott Smith : Needle in the Hay
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Métissée la musique de Mélissa Laveaux ? Sans doute, comment pourrait-il en être autrement ? Née à Montréal en 1985 de parents haïtiens fraîchement immigrés, elle grandit à Ottawa, Ontario, dans un univers majoritairement anglophone, et doit tenter de s’intégrer à ce nouvel environnement, sans rien abandonner pour autant de sa culture d’origine, créole et francophone.
Au carrefour de ces multiples identités, Mélissa prend très vite conscience de son « décalage » avec le monde alentour. Elle dénote. Adolescente créative, elle se réfugie dans la musique et passe son temps à préparer des mixtapes de chansons à la radio, au grand dam de ses parents, tous deux professeurs, qui la rêvent médecin. Elle découvre pêle-mêle, et dans une sorte de boulimie, le folk indépendant canadien (Joni Mitchell, Feist), le trip hop britannique (Martina Topley-Bird), la musique brésilienne alternative (Adriana Calcanhotto, Os Mutantes), les stars du hip hop et de la nu-soul (Erikah Badu, Common, The Roots, The Fugees…), les grandes voix de la tradition afro-américaine (Billie Holiday, Nina Simone, Aretha Franklin) et les étoiles lointaines de la World Music (Rokia Traoré, Lhasa…).
Un mélange de naïveté et d’instinct
Brassant toutes ces influences en un mélange de naïveté et d’instinct, travaillant quotidiennement sur sa guitare, Mélissa s’invente très tôt un style d’accompagnement personnel, très rythmique, et se met à écrire ses premiers textes, composer ses premières chansons. De là ce songwriting résolument contemporain, qui intègre tous ses croisements identitaires, mais au lieu de les afficher en un geste militant, choisit la voie de l’intime, de la confidence - l’aventure d’une parole définitivement libre.