Marianne Mikko, députée PSE au parlement européen, a présenté le 22 septembre en séance plénière un rapport sur la concentration et le pluralisme dans les médias dans l'Union européenne. Ce rapport doit être soumis au vote aujourd'hui, jeudi 25 septembre.
Nous avons relevé dans les attendus du rapport les éléments suivants :
"O. considérant que les blogs constituent un moyen de plus en plus ordinaire de s'exprimer, tant pour les professionnels des médias que pour les particuliers, que le statut de leurs auteurs et éditeurs, notamment leur statut juridique, n'est ni déterminé ni clairement indiqué aux lecteurs des blogs, ce qui entraine des incertitudes quant à l'impartialité, la fiabilité, la protection des sources, l'applicabilité des codes d'éthique et l'attribution des responsabilités en cas de poursuites en justice;"
Et dans les propositions, ceci :
"7. propose l'introduction de redevances adaptées à la valeur commerciale du contenu généré par des utilisateurs ainsi que de codes d'éthique et de règles d'utilisation pour les contenus générés par les utilisateurs dans les publications commerciales;
[...]
9. suggère – que ce soit par le biais d'une législation ou autrement – de clarifier le statut des blogs et encourage leur labellisation en fonction des responsabilités professionnelles et financières et des intérêts de leurs auteurs et éditeurs;"
Ce dernier point nous fait immédiatement penser au permis de bloguer, déjà mainte fois évoqué et toujours repoussé car ne correspondant en rien aux besoins ni aux usages en cours sur la toile.
Une fois de plus nous vient des instances européennes, ici le parlement, une initiative qui frappe, mais toujours pour les mêmes mauvaises raisons :
- Manque d'à propos dans un contexte de crise financière, de ralentissement économique, de flambée des prix.
- Interventionnisme déplacé, aveugle aux difficultés sociales mais focalisé sur le contrôle d'une société dont le mouvement est perçu comme une menace.
Tout se passe comme si le niveau d'action européen, dessaisi des questions majeures touchant à l'économie et au social, tournait son tropisme bureaucratique vers l'activité citoyenne.
Le parlement européen, et le PSE en particulier, doit se ressaisir et comprendre que son déficit d'image auprès des populations devrait plutôt le conduire à prendre des initiatives dans les domaines où il est - vivement - attendu.
En revanche, et pour rester constructifs, l'alinéa suivant nous parait intéressant dans la mesure où il garantirait l'existence du service audio-visuel public, mis à mal par les projets de Nicolas Sarkozy sur le financement de France-Télévision ainsi que sur la nomination de son président.
"13 recommande que les dispositions règlementant les aides d'État soient
appliquées de façon à permettre aux médias de service public de remplir leur rôle dans un environnement dynamique, tout en évitant une concurrence déloyale qui entrainerait l'appauvrissement dupaysage médiatique;"