UEFA : Bordeaux à l’écoute

La dernière fois que Michel Platini a fait le déplacement à Bordeaux, c’était pour y éliminer les Girondins en demi-finales de l’ancienne Ligue des champions avec la Juventus en 1985. Vingt-trois ans plus tard, le président de l’UEFA pourrait qualifier le stade Chaban-Delmas à l’Euro 2016 si la France devait organiser l’épreuve. Dans les salons cossus de l’hôtel The Regent, les seize membres du comité exécutif de l’instance suprême du football européen devraient en effet adopter cet après-midi un nouveau format de compétition qui pourrait passer de seize à vingt-quatre équipes en phase finale. Soit de huit à douze stades d’accueil. Derrière le stade de France, le stade Vélodrome le Parc des Princes et les projets de Lyon, Lille et Strasbourg, l’enceinte girondine se retrouvait en concurrence avec celles de Nantes, Toulouse, Saint-Etienne ou Lens pour les deux dernières places avec la formule actuelle. Avec une augmentation du nombre de stades, l’agglomération bordelaise ne serait donc plus dans l’urgence de se doter d’une grande enceinte moderne en dépit de la volonté du gouvernement. En début d’année, le secrétariat d’Etat aux Sports avait ainsi constitué une commission Grands stades qui doit rendre ses recommandations le mois prochain. Après avoir été entendu par cette dernière en avril, Alain Juppé avait alors infléchi sa position qui, durant la campagne des élections municipales, avait été celle de dire que le stade Chaban-Delmas était bien situé et sa capacité de 33 000 places suffisante au regard des affluences. Aujourd’hui, le maire de Bordeaux est même disposé à y faire des frais puisque des travaux de toilettage et de remise aux normes pourraient y être effectués (voir encadré). Une «réflexion plus raisonnable» pour Arielle Piazza, adjointe aux Sports, qui estime qu’un projet de grand stade doit être porté par le secteur privé.
Guillaume Balout
Le stade Chaban-Delmas à l’examen
La mairie de Bordeaux et les Girondins dirigent actuellement des audits chacun de leur côté. Propriétaire du stade Chaban-Delmas, la collectivité locale procède à un examen technique de l’enceinte pour une légère rénovation. Pourraient être concernées la couverture partielle du stade, la reconfiguration du tunnel ou encore la consolidation des piliers en béton. Quant au club aquitain, il a commandé avant l’été une étude sur «le meilleur aménagement possible pour un stade» selon Alain Deveseleer, son directeur général, qui doute de l’éligibilité du stade Chaban-Delmas en cas d’Euro 2016 français. «Il faut dépassionner le débat sur la question d’un nouveau stade et on veut être moteur sur cette réflexion.» Les Girondins attendent les conclusions de cet audit avant la fin de l’année mais n’ont pas prévu de les faire remonter aux décideurs politiques.