Une rencontre est prévue lundi prochain entre le Préfet et les collectivités territoriales concernées par la LGV. Francis Idrac estime qu’elles ne pourront pas échapper aux investissements prévus
Le très grand projet de Ligne à grande vitesse (LGV) entre Tours et Bordeaux, Bordeaux et l’Espagne et Bordeaux et Toulouse risque-t-il de capoter faute d’une volonté de le financer ? Cela semble assez peu probable. Néanmoins, Francis Idrac, le Préfet d’Aquitaine, qui tenait hier une conférence de presse de rentrée, n’a pas caché que l’Etat débourserait sa part, mais que la balle était désormais dans le camp des collectivités territoriales concernées. Pour faire simple, car cette histoire de très gros sous est particulièrement complexe, le montant des investissements demandés aujourd’hui aux collectivités (12 milliards d’euros) a doublé par rapport à celui qui était prévu en 2006 (6 milliards d’euros). Pour les collectivités d’Aquitaine, il est passé de 600 millions à 1,6 milliards d’euros. Une augmentation qui s’explique par le fait que l’on soit passé d’une LGV «à une branche» en 2006, à une version à quatre branches (Tours-Bordeaux, Bordeaux-Toulouse, Bordeaux-Espagne, Tours-Limoges) ces derniers mois. «Tout le monde veut la LGV, mais tout le monde rechigne devant la charge de la contribution», constate Francis Idrac, qui doit revoir lundi prochain les élus des collectivités concernées en compagnie du secrétaire d’Etat chargé des Transports, Dominique Bussereau. Et cette rencontre risque de valoir quelques milliards, puisque le Préfet n’a pas l’intention de faire machine arrière. «J’espère que nous aboutirons à une avancée significative afin de rester dans le calendrier fixé (ndlr : mise en service en 2016). Mais on ne peut pas reculer sur la LGV alors que l’on vient d’obtenir des garanties de l’Etat sur le grand projet des quartiers de la gare.» Et alors que les élus disent tous que l’addition plomberait leur budget (et leur mandat), Francis Idrac leur propose une solution clés en mains : «La question-clé, dit-il c’est de trouver un bon emprunt». Pourquoi pas sur 45 ans, comme cela s’est fait pour la LGV de l’est de la France. Le Préfet n’envisage pas d’autre issue. En tout cas pas celle qui consisterait à revoir les ambitions à la baisse et à ne plus mettre en œuvre tous les tracés envisagés.
Sébastien Marraud