Il n’est plus besoin de présenter Camille Claudel l’artiste, la femme, l’exaltée … « La Vague, 1900 » fait partie des rares œuvres réalisées en marbre-onyx par l’artiste, un matériau rare, particulièrement dur à sculpter. Et cette œuvre n’est pas sans rappeler « Sous la vague au large de Kanagawa », une estampe japonaise d’Hokusai (1760-1849).
Même matière brute et pure, le bleu de prusse chez Hokusai, le marbre-onyx translucide chez Claudel dont la couleur rappelle la mer agitée, remplie de sable pendant une tempête.
Même élément naturel déchainée, la mer avec cette vague remplie d’écume qui est sur le point de se fracasser sur les barques des pêcheurs chez Hokusai, sur les baigneuses chez Claudel.
Même impression de vivre un instant encore de vie, alors que celle-ci va basculer inexorablement dans l’anéantissement dans les deux œuvres, les pêcheurs (à peine visibles lorsque l’on regarde l’estampe pour la première fois) qui ne pourront pas rentrer au port, et les trois baigneuses (en bronze) avec leur ronde insouciante, qui vont être engloutis par la force de la nature qui les dépasse.