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Trait pour trait : le même geste depuis 30 000 ans

Publié le 03 septembre 2008 par Myriam

Chauver_lions_2_3 Plus de 30 000 ans séparent les lions de la grotte Chauvet de celui dessiné par le peintre et sculpteur animalier du XXème siècle Maurice Prost.

L'art pariétal préfigure de façon saisissante l'art "moderne".

Ce dernier a souvent revendiqué, avec l'exemple de Picasso, Mirò ou Kandinsky, ses ressources jusqu'aux fresques des grottes du Néandertal. L'homme de l'Aurignacien (période la plus ancienne que l'on connaisse à ce jour de l'art du paléolithique) reproduit ses modèles avec une acuité, une vivacité du trait saisissantes. C'est d'autant plus impressionnant que l'on s'imagine (à tort) ces hommes encore non affranchis de leurs origines bestiales et que la reproduction de ces lions s'effectue dans des grottes, sans modèle à proximité, avec un éclairage hasardeux et des outils rudimentaires. Les recherches sur l'art rupestre ont mis en évidence la découverte de petites tablettes de pierre dans certaines grottes et qui faisaient certainement office d'études in situ ensuite emportées dans les grottes pour être reproduites.

Prost_dessin_lion_2

On pense en outre que les artistes du paléolithique s'attardaient sur les formes suggérées par les parois des grottes selon l'angle de l'éclairage et qui évoquaient parfois naturellement telle ou telle forme animale. En tout cas, je reste fasciné par la beauté de la ligne, le caractère si vivant de ces fresques.

Tout a déjà été dit dans l'approche esthétique du croquis sur le vif, et ce, presque au plus profond des origines de l'homme moderne. Comme le dit fort justement le préhistorien français Jean Clottes : "Cro-Magnon, c'est nous, et il faut le répéter".


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