La question peut être posée, non pas à propos de la révolution chromatique apportée par le post-impressionnisme, mais plutôt au sujet de la transformation de la ligne, du chamboulement de règles classiques des proportions et de la perspective.
Le première parallèle est entre deux toiles fameuses : l'une est la Vue de Tolède, du maître espagnole, que j'avais découverte au Metropolitan Museum de New York. Il s'agit, je crois, du seul paysage qu'ait peint le Greco. L'autre est l'illustre Nuit de Van Gogh. Dans les deux cas, l'espace se distord sous l'influence de courbure imprimées par la vision du peintre. D'ailleurs, ce ciel de Tolède, est-il comme pour Van Gogh celui d'un paysage de nuit, également éclairé par une pleine lune, cette fois enfouie sous la masse nuageuse ? Cette similitude, avec l'espace de trois cents ans, est troublante.
Le deuxième parallèle est, tant au niveau de la composition que de la forme (spécifiquement le trait et l'approche esthétique dans la représentation du corps humain), entre La mort de Laocoon du Greco et les Baigneurs de Cézanne. Seules les couleurs de la lumière sont radicalement différentes. Sinon, un autre trait commun, ne serait-ce que thématique, me semble être la référence éternelle à l'Antiquité.