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Voyage vers le bleu : Yves Klein

Publié le 21 septembre 2008 par Myriam

La terre n'est pas bleue comme une orange, elle est bleue comme IKB ! (IKB signifiant International Klein Blue).

Klein_globe_terrestre_bleu_1962
Yves Klein, peintre avant-gardiste, est avant tout connu pour ses monochromes et notamment ceux exécutés avec sa teinte bleu profond. C'est en 1956, qu'il met au point cette nouvelle teinte, faite avec du pigment pur de bleu Outremer dont il parvient à conserver l'intensité en utilisant un nouveau liant à base d'alcool éthylique et d'acétate. Il l'appliquera non seulement sur des tableaux monochromes, mais également sur du papier, des objets, des éponges et même des sculptures.

Ce n'est pas le premier à peindre un tableau monochrome, avant lui, en 1918, Kasimir Malevitch avait peint "le Carré blanc sur fond blanc", mais c'est le premier à réaliser autant de tableaux monochromes (entre 1955 et 1962, il réalisa quelques 194 monochromes), ce qui est un brin provocateur pour l'époque : un tableau, dont la surface est d'une seule couleur, est-il une oeuvre d'art ?

Klein_ikb_3_1960_4
"IKB 3 fait partie d’une série, peinte entre 1960 et 1961, de quinze de ces monochromes dont la spécificité réside dans leurs dimensions symboliques de 2m x 1m50, "à peine plus hautes que la moyenne des spectateurs et d'une largeur inférieure à l'envergure des bras". Conçus à la mesure du corps humain, ces monochromes, tout comme les anthropométries, signifient chez Klein le lien intime qui unit la peinture au corps et à la chair."

Passé également maître dans l'art de la mise en scène, il organise une exposition le 28 avril 1958, chez Iris Clert, où les visiteurs, après être passés sous un porche surmonté d'un dai bleu profond, avoir été invités à boire une boisson bleue, se retrouvent dans une salle de vingt mètres carrés peinte en blanc poudré et doivent imaginer les toiles bleues accrochées au mur.

Toute la force de Klein est de nous imprégner de ce bleu Outremer et de nous entraîner au delà de l'existence matérielle du tableau. Il n'a a plus de toile devant nos yeux, de délimitation d'un espace, nous sommes au coeur du bleu profond, dans l'abstraction. Pour Klein, "le bleu n'a pas de dimension, il est hors dimension, tandis que les autres couleurs, elles, en ont (…). Toutes les couleurs amènent des associations d'idées concrètes, matérielles et tangibles, tandis que le bleu rappelle tout au plus la mer et le ciel, ce qu'il y a après tout de plus abstrait dans la nature tangible et visible". 


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