Magazine
"Tondons les moutons tondeuses,
Tondons ils nous tonderont ! Lalala !" **Des moutons au service de l'armée pour la préservation de la biodiversité"Dans
l'Aisne, les militaires du camp de Sissonne et le Conservatoire des
sites naturels de Picardie ont trouvé une solution pour permettre aux
troupes de s'entraîner en préservant la biodiversité: faire pâturer des
moutons pour débroussailler le terrain.
Le ministère de la Défense possède 50.000 hectares en France
reconnus pour leur richesse floristique et faunistique, et comme à
Sissonne, des conventions locales ont été signées avec des sites de
l'armée et des conservatoires des sites naturels, afin de préserver le
patrimoine écologique.
"On pourrait penser que ce sont des mondes différents qui
auraient du mal à se rencontrer, mais on a ici les mêmes objectifs",
expliquent le capitaine Philippe Desanlis, du camp de Sissonne, et
Christophe Lépine, président du Conservatoire des sites naturels de
Picardie, lors d'une visite du site en marge du congrès national des
conservatoires d'espace naturels qui se déroule depuis jeudi et jusqu'à
dimanche à Chamouille (Aisne).
Créé en 1895, le camp de Sissonne, qui s'étend sur 5.900
hectares, n'a pas vu de traitements chimiques depuis cette époque. Il
regroupe grâce à cela le plus vaste ensemble de pelouses calcaires à
orchidées de Picardie dans lesquelles de nombreuses espèces végétales
(l'anémone sauvage par exemple) et animales (insectes et oiseaux) sont
représentées.
Le camp héberge le Centre d'entraînement aux actions en zone urbaine
(Cenzub) qui a ouvert ses portes en septembre 2006. "C'est un centre
militaire unique en Europe, qui entraîne au combat urbain et doit
permettre aux armées françaises de mieux se préparer aux batailles en
ville", selon le capitaine.
Autrefois aérées par le passage des chars, les pelouses
calcaires du camp militaire ont aujourd'hui tendance à s'embroussailler
et à se "faire manger" par des arbustes comme l'aubépine ou le pin. Afin
de permettre l'entraînement sur tout l'espace du camp aujourd'hui, il
est devenu impératif de débroussailler. D'où la solution trouvée par le
conservatoire et l'armée: faire pratiquer un pâturage tournant par des
moutons.
Aujourd'hui, une vingtaine d'ovins pâturent sur le site. En
2010 au plus tard, 200 moutons avec un berger itinérant vont entretenir
le camp sur une surface de 400 hectares pour qu'il soit plus propice au
patrimoine
écologique mais aussi aux activités militaires."Une opération
économique puisqu'elle permet d'entretenir à moindres frais et
durablement un paysage remarquable : orchidées et anémones sauvages, plantes aromatiques comme le thym ou l'origan, autant de richesses propres aux pelouses calcaires", explique Christophe Lépine."
Source: AFP©Photographie: Francois Nascimbeni ** Petite comptine avec faute futuriste - tonderont / tondront - garantie 100% webmaistre