3. Les relations avec la France
Nous allons maintenant aborder plus précisément les relations entre la France et le Japon.
Relations qui n’ont pas débuté sous les meilleurs auspices, un des premiers français entrés au Japon en 1637, le dominicain Guillaume Courtet, finissant décapité à Nagasaki peu de temps après son arrivée. Les Français avaient quant à eux connu le Japon en 1615 lorsqu’une délégation de catholiques Japonais étaient passée par la France lors d’un voyage pour rencontrer le Pape à Rome.
Comme nous l’avons évoqué précédemment, il aura fallu attendre l’ouverture forcée du pays par la flotte de l’Amiral Perry pour que les pays occidentaux, hors Hollande, puissent entrer en relation avec le Japon. Durant la période précédant cette ouverture, la connaissance que nos deux pays avaient l’un de l’autre resta très limitée. Quelques informations nous parvinrent notamment par l’intermédiaire du missionnaire Saint François Xavier.
Les relations entre nos deux pays ne débutèrent réellement que le 9 octobre 1858, lorsque la France, par l’intermédiaire du baron Jean-Baptiste Louis Gros signa un traité de pays, d’amitié et de commerce avec le Japon. Traité qui, comme la plupart de ceux signés à l’époque, désavantageait le Japon qui fut obligé d’ouvrir certains de ses ports au ressortissants étrangers ainsi que de leur accorder l’extraterritorialité. Même si ces traités finirent par être révisés, il est indéniable que les échanges qui ont eu lieu entre les pays occidentaux et le Japon à cette époque ont accéléré sa modernisation.
Pour en revenir aux relations franco-japonaises, de nombreux français iront suite à ce traité s’installer dans les ports ainsi ouverts, notamment à Yokohama, tout d’abord essentiellement dans une démarche commerciale. Ils participeront ensuite activement à la modernisation du Japon, que cela soit via l’installation d’un chantier naval, d’une filature de soie, ou par leur participation à la réforme de l’administration et des lois japonaises par exemple. Ainsi un français, Henri Pélegrin, sera à l’origine de l’installation de l’éclairage public à Yokohama et à Tokyo en 1870.
A partir du début des années 1870, l’attrait Japonais pour le modèle français diminuera, au profit de l’Allemagne, tout du moins d’un point de vue économique et militaire. Mais les relations culturelles resteront très vives entre les deux pays. Depuis la présence du Japon à l’Exposition Universelle de 1867, la France connaît un véritable engouement pour l’art et la culture Japonais. En 1889, Emile Guimet, de retour d’un séjour au Japon, créera le musée des arts asiatiques qui porte son nom. Les Japonais ne sont pas en reste et se passionnent pour la littérature ou la mode française.
Apres la seconde guerre mondiale, l’influence Américaine deviendra prépondérante. Ce n’est qu’au cours des années 1960, avec notamment Jean-Paul Sartre, Albert Camus, Charles de Gaulle, Edith Piaf, etc. qu’un regain d’intérêt aura lieu pour la culture française.
Même si cette période faste s’est achevée au cours des années 70, l’influence culturelle française reste présente au Japon. Mais d’un point de vue économique, la France peine à s’imposer face à des pays comme les Etats-Unis ou l’Allemagne.
Aujourd’hui l’image de la France au Japon a sans doute beaucoup évolué, elle est sans doute devenue plus ouverte, moins idéalisée et plus proche de la réalité. Alors qu’en France, le Japon conserve peut-être une aura plus fascinante. Ce qui expliquerait le regain d’intérêt pour ce pays et sa culture. Ainsi concernant un sujet qui nous tient à cœur à JaME, la musique japonaise, la France semble également s’ouvrir petit à petit aux artistes japonais, avec des concerts de plus en plus nombreux.
(suite de notre article sur le 150e anniversaire des relations Franco-Japonaises)