Le Crazy Horse à la fac

Publié le 25 septembre 2008 par Chroneric

On croyait le bizutage rayé de la carte en France depuis que la loi a été entérinée il y a dix ans. Non, il y a encore des coriaces qui résistent. A Amiens, la faculté de médecine est le théâtre de comportements inadmissibles. La ministre Valérie Pécresse s'est exprimée sur le sujet ce matin et a demandé une enquête.

Pour résumer, des étudiants de 2ème année abusent de la faiblesse des étudiants de 1ère année qui n'osent pas s'opposer à de telles actions. L'amphithéâtre contient 500 places mais 900 étudiants veulent y entrer. Ainsi, des anciens font la loi et imposent des espèces de gages pour que les nouveaux puissent accéder aux cours. Les professeurs voient mais ne disent rien.

Il y a là plusieurs problèmes qui se posent.

D'abord, la capacité des universités. Cela fait déjà depuis plusieurs années que ce problème de places est dénoncé par les intéressés et les équipes éducatives. Les manifestations d'étudiants n'y ont rien changé.

Ensuite, il y a le comportement des professeurs. Des professeurs qui ne disent rien, qui ne font rien, et qui se rendent donc complices. De ce fait, il pourrait tout à fait être poursuivis dans le cadre légal prévu. Ont-ils peur aussi ? 

Enfin, il y a ces étudiants qui se prennent pour des caïds. Ils font peur aux nouveaux, ils les humilient et obtiennent d'eux ce qu'ils veulent : garçons nus devant une salle comble, des filles obligées de danser comme au cabaret. Ces élèves ont sûrement des problèmes psychologiques d'ordre sexuel. Des frustrés de la vie qui assouvissent leurs fantasmes en jouant aux dominateurs. Devant des centaines d'étudiants, ils prennent leur pied de petits chefaillons.

Il suffirait pourtant que les nouveaux étudiants refusent et disent non. Ils n'ont de toute façon rien à craindre, les "merdeux" ne pourront rien faire face à une telle opposition. Surtout s'ils sont minoritaires. Une descente de police, une bonne garde à vue de trois jours ne leur ferait pas de mal.

Comment bien réussir son cursus si vous venez à la fac la peur au ventre ? Ces idiots ne se rendent même pas compte des dégâts qu'ils peuvent causer. Alors, ils vous rétorqueront : "On m'a fait subir la même chose, j'en suis pas mort !". Non, mais rien ne vous oblige à perpétrer ces rituels d'un autre âge et stupides.

Pour couronner le tout, ce bizutage dure toute l'année et pas seulement au début. Cela n'est donc plus du bizutage mais des sévices prémédités. Chaque jour, l'amphi est plein, donc chaque jour, les élèves sont humiliés et traités comme des prisonniers irakiens malmenés par des GI sado-maso.

Si la ministre a un rôle a joué, c'est de rétablir l'ordre et l'autorité dans les établissements de la République. Des sanctions doivent être prises à l'encontre des instigateurs et des complices.

C'est le genre de nouvelles qui me révoltent.