Le président face à la crise

Publié le 25 septembre 2008 par Juan
Les Français pensent toujours à la crise. Un récent sondage révèle que 62% des sondés jugent mauvaise la politique économique du gouvernement. Au-delà de l'aggravation du contexte général que représente la crise financière internationale, le gouvernement n'a pas trouvé la cohérence nécessaire. Nicolas Sarkozy a pris 15 jours pour préparer son grand discours de rentrée, jeudi 25 septembre. Sarkozy fait sa rentrée Jeudi soir, à 18h30, Nicolas Sarkozy espère rassembler 4000 personnes à Toulon pour s'exprimer (enfin) sur son programme politique des mois à venir. Il est accompagné, à Toulon, de François Fillon, Christine Lagarde, Eric Woerth, Luc Chatel, Laurent Wauquiez, et Xavier Bertrand. Peu d'annonces sont attendues. "Les caisses sont vides" et les "réformes" sont derrière nous (paquet fiscal, loi de modernisation de l'économie, etc). En visite honorifique à New York au début de la semaine, le président français s'est déjà prononcé pour des "sanctions" à l'égard des "responsables" du tsunami boursier qui frappe la finance mondiale. Rappelons qu'il avait soutenu le maintien de Daniel Bouton, le patron de la Société Générale, quand celle-ci annonça des pertes de 7 milliards d'euros en début d'année (dont 2 milliards à cause de la même crise des subprimes). Qui est donc "responsable" ? "Le voyage de M. Sarkozy à New York restera comme une date importante dans son histoire personnelle, celle où il est devenu le roi de la régulation de l'économie, quand à Paris il reste le chantre de la dérégulation et de l'ouverture irréfléchie des marchés", pointait de son côté Julien Dray mercredi. Et le porte-parole du PS de faire la leçon au président de la République : "Plutôt que des leçons magistrales outre-Atlantique, nous attendons de lui qu'il tire les conséquences politiques de sa prise de conscience, et qu'il mette à profit la présidence de l'Union européenne pour combattre la crise avec les moyens appropriés" (source). Pas de croissance verte à l'horizon La fiscalité verte peine à s'installer. Hier, François Fillon a réitéré sa réticence à de nouveaux bonus-malus, après l'arbitrage rendu vendredi par Nicolas Sarkozy. François Fillon "tacle" discrètement Jean-Louis Borloo sur les bonus-malus écologiques. En déplacement dans un pôle de compétitivité à Grenoble, le Premier ministre a glissé en "confidence" à son auditoire les propos suivants, alors qu'il rappelait l'engagement du gouvernement d'investir un milliard d'euros en quatre ans dans la recherche, notamment énergétique: "je préfère cette illustration du Grenelle de l'environnement que les taxes pour orienter les comportements" (source CHALLENGES).Le MEDEF est d'ailleurs très remonté contre toute nouvelle taxe, et n'a pas digéré le mode de financement choisi pour le RSA de Martin Hirsch. La lune de miel de Sarkozy avec les patrons n'aura duré que 15 mois. Quels services publics demain ? La privatisation de la Poste ouvre un autre sujet: quel est lavenir des "services publics à la Française" ? La libéralisation des services européens met la Poste dans une une situation difficile. Cette dernière est déjà concurrencée sur le terrain très lucratif des services aux entreprises. L'échange électronique fragilise le courrier physique. Et l'éventualité d'une ouverture du capital de l'entreprise achèvera ses ambitions d'aménagement du territoire. C'est exactement le chemin suivi (subi ?) par France Télécom depuis une dizaine d'années que l'on nous promet. Près de la moitié (49%) des Français se disent opposés à l'ouverture du capital de La Poste détaillée fin août par son président Jean-Paul Bailly, tandis que 44% y sont favorables, selon un baromètre de la politique économique BVA-France-Inter-Les Echos publié mercredi 24 septembre. Lire aussi: Les limites de l'agilité présidentielle, par Françoise Fressoz&alt;=rss