Les socialistes et le problème des alliances…

Publié le 24 septembre 2008 par Gezale
Quatre grandes motions vont être soumises aux votes des militants du Parti socialiste. Sans mépriser aucunement les deux motions d'Utopia et des écologistes du PS, on voit bien que seuls Bertrand Delanoë, Martine Aubry, Ségolène Royal et Benoit Hamon, sont les porteurs d'un avenir majoritaire qui se concrétisera au congrès de Reims.
Jean-Pierre Chevènement qui donna un bon coup de main à François Mitterrand lors du congrès d'Epinay n'est plus membre du Parti socialiste mais en fin connaisseur, il a affirmé aujourd'hui, que rien d'essentiel ne séparait les quatre protagonistes qui postulent au titre de premier secrétaire. Est-ce bien exact ? Prenons l'exemple des alliances. Delanoë, Aubry et Hamon excluent tout accord politique ou électoral avec le MODEM de François Bayrou. Ce n'est pas le cas de Ségolène Royal. Il s'agit là d'un désaccord très important.
L'attitude des uns et des autres à l'égard de ce qu'ils appellent « l'ultra-gauche » autrement dit d'Olivier Besancenot et le NPA, le nouveau parti anticapitaliste ? Le futur NPA a déjà annoncé la couleur. Il rejette la plupart des propositions économiques des socialistes et ne participera pas à un gouvernement de la gauche plurielle revue et corrigée.
Doit-on pour autant, le marginaliser, refuser des actions communes ? La section locale du PS est engagée dans un large collectif contre la vidéosurveillance à Louviers avec la Ligue des droits de l'Homme, la section locale du Parti communiste, l'association Avenir Citoyen, la Ligue communiste révolutionnaire (le futur NPA) et les quatre élus de gauche du conseil municipal : Christian Renoncourt, Claude Dutheuil, Christine Théault et Gérard Prévost. Il y aura sans doute d'autres actions communes : contre les délocalisations d'entreprises comme celle de Tyco Electronics (avec 260 licenciements plus 40 suppressions de postes d'intérimaires) contre la privatisation des services publics, contre certains projets de la majorité municipale lovérienne. Nous ne nous interdisons rien au nom de l'efficacité et du camp auquel nous appartenons.
S'agissant du congrès de Reims, nous sommes de plus en plus optimiste. Il est évident que la motion Hamon (qui est déjà le fruit d'un regroupement de contributions) a vocation à rejoindre la motion Aubry. Il est évident aussi que le tandem Delanoë-Royal, s'il se formait, serait obnubilé par l'élection présidentielle. Des deux il ne devrait en rester qu'un ou qu'une. Le TSF jouera-t-il ? Le « tout sauf Fabius » a encore des adeptes au PS. Martine Aubry a su convaincre Pierre Mauroy, par exemple, que la reconstruction du PS nécessitait de jeter les rancunes à la rivière. Ce qu'elle fait est méthodique, serein, et surtout, elle se situe clairement à gauche. Qui sait ? Peut-être parviendra-t-elle à convaincre Bertrand Delanoë qu'elle est la femme de la situation ?