Bien que ma fille soit (parfois et de moins en moins) la plus petite adorable chose de cette terre, il n’en demeure pas moins qu’elle a hérité du (très) sale caractère a sa maman et de la (grosse) tête de cochon à son papa. Ça donne habituellement un heureux mélange de « nooonnnnnn, veux pas! » crié bien fort et de petits sourires baveux alors qu’elle recommence allègrement l’interdit (lancer sa nourriture, embarquer SUR le chat, lancer des objets dangereux tel que Mr. Patate à la tête de papa). Notre fille ne nous écoute pas, en plus de nous envoyer poliment péter dans les fleurs. Adorable petite créature… (chéri, ousqu’on a mit la facture?)
Que faire, que faire… voilà la question que nous nous sommes posé longuement. Les gros yeux de parents fâchés lui ont fait autant d’effet, que l’eau sur le dos d’un canard… Un ton ferme et sec… ça l’a toujours fait rire. On était faits comme des rats… zéro crédibilité.
Papoute 1, parents 0.
Mi-désespérée, mi-amusée, j’en ai bien évidemment parlé à plusieurs amies, question de constater que nous sommes toutes en mode impuissantes lorsque nos petits monstres eux se mettent en mode T2. Toutefois, une copine m’est arrivée avec quelques judicieux conseils qui nous ont amenés à adopter ZE méthode: le retrait.
Quossé ça mange en hiver le retrait? Attention, je vais jouer à la psy à deux cennes!
Le retrait est un très bel outil de la discipline (transmission des connaissances et habiletés, à ne pas confondre avec punition et contrôle). Les moyens efficaces d’imposer les limites et de favoriser l’autocontrôle de notre progéniture sont nombreux, suffit de trouver celui qui nous convient, en autant que l’on respecte quelques règles de base :
• Utilisé par adulte ayant un lien affectif avec le dit monstre;
• Doit être cohérent et utilisé immédiatement après le comportement à changer;
• Perçu comme « juste » par le mini intimé;
• Stimulant, c’est-à-dire qu’il doit renforcer les comportements positifs.
Le retrait est une chose toute simple, qui consiste à mettre notre petit bout dans un coin « retiré » (ici on voit le lien avec le mot retrait), lorsqu’il n’écoute pas les consignes. Idéalement, le coin de retrait est toujours le même, ainsi malgré une compréhension douteuse de la situation, il comprend que l’acte qu’il vient de poser n’est pas approuvé, puisqu’il se retrouve dans le coin de retrait. Ne vous leurrez pas, les petits de cet âge ne parlent pas assez pour bien intégrer les interdictions verbales… vous pouvez donc cessez de parler et agissez, les résultats se feront beaucoup mieux sentir.
Il est aussi important que le coin de retrait n’isole pas complètement l’enfant. Notre petit T2, aussi terrible soit-il, craint d’être abandonné. En le gardant pas trop loin, ça nous laisse un bon bras de distance pour se calmer mutuellement et une pierre deux coups, l’enfant comprend que s’il a des comportement répréhensibles, il ne peut pas participer pendant un temps à ce que le reste de la famille fait. Mais il ne faut pas que le dit coin, soit bien enligné avec des sources de divertissement tel une télévision ou un bac rempli de jouets. Chez nous, c’est tout juste à côté de la bibliothèque, derrière le divan. De cet endroit elle voit la salle à manger et la cuisine, mais pas la télévision.
Le retrait a aussi merveilleuse la capacité de détourner l’attention de notre entêté de l’interdit. Habituellement, notre Papoute passe à autre chose lorsqu’elle peut revenir parmi nous, et ce d’elle-même.
Alors chez les Papoutes, comment ça se passe? C’est bien simple. Nous donnons trois avertissements à la fautive, ni plus, ni moins. Dès le deuxième avertissement, nous lui disons qu’elle s’enligne bien droit pour aller réfléchir dans le coin (après quelques séances de retrait, à 50% du temps, le deuxième avertissement vient à bout de la récalcitrante Papoute – on la félicite alors). Après le troisième avertissement, nous l’amenons dans le coin (doucement), on l’assoit, lui répète la consigne et on la laisse mariner un petit deux minutes (le temps est à votre convenance, la littérature parle généralement d’une minute par année d’âge). Pendant ces deux minutes, on l’ignore complètement. Elle pleure, chigne… tant pis. Un coup les deux minutes passées, on va la voir en s’accroupissant pour être à sa hauteur, on lui demande de se lever, on se fait un gros câlin et un bisou et on répète la consigne. Le bisou et le câlin sont importants. Ils démontrent que malgré le comportement qu’il a eu, l’enfant n’a pas perdu notre amour.
Nous utilisons cette méthode depuis quelques mois déjà… et ça fonctionne à merveille. Avec le temps, la méthode s’affine et se peaufine. On ne prétend pas avoir ZE solution, mais pour nous, c’est définitivement ZE méthode!