Visiblement, pendant que le monde s'écroule, les Français sont révoltés par un véritable problème sur lequel il est quand même un peu plus facile de donner son avis que sur les dysfonctionnement des banques d'affaires américaines ou la géopolitique en Asie centrale : les chocos Prince ne pèsent plus 330 grammes mais 300 grammes, les pots de cornichons n'en contiennent plus que 450 grammes au lieu des 500 réglementaires et les barres alimentaires Mars pèsent le poids farfelu de 48 grammes. Ce qui est un scandale. Même si, par ailleurs, il est fortement recommandé de moins manger de toutes ces cochonneries. Il ne manquerait plus que les opérateurs de téléphonie mobile inventent la minute qui dure moins de 60 secondes et ce serait le bouquet (ha, pardon, on me fait signe que c'est déjà le cas depuis l'invention du concept de l'indivisibilité de la minute).
Au Luxembourg, pour autant que je sache, Luxviande n'a pas encore amaigri la Mettwurscht (ça va pas la tête ?) et Luxlait ne touche pas à ses énormes pots de yaourt impossibles à finir après un repas normal. Oui, ici, tout est Lux-quelque-chose, ça fait un peu communiste avec des moyens de productions nationalisés par l'état pour éviter la spéculation sur le cours de la cancoillote mais faut pas trop y croire non plus. Les seuls restes communistes du dernier pays altermondialiste d'Europe sont l'indexation automatique des salaires, le prix régulé du pain de ménage et du litre d'essence. En tout cas, on y respecte le consommateur. Sauf, et c'est là l'objet de mon indignation du jour, dans les cafés restaurants.
Je m'explique : avant, on avait toujours un petit chocolat ou un biscuit quand on commandait un expresso ou un café (je précise, au passage, notamment pour les Français égarés ici, que café = café long, même à midi, et que si vous voulez un petit noir il faut demander un expresso). Aujourd'hui, le speculoos se fait rare. La gaufrette ne fait plus recette. L'amande enrobée de cacao s'est volatilisée. Le chocolat, le petit biscuit et la miniardise ont disparu. Pourtant, ce petit supplément permettait de ne pas garder le goût du café jusqu'au soir, sans avoir non plus à s'exploser le carafon avec une portion géante de tiramisu. Il reste encore des établissements où la sucrerie est comprise dans les 2 € du café (voire le verre de digestif pour les plus sympathiques), longue vie à eux et pas de pourboire aux autres.