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Ni Marie, ni Matthieu

Publié le 19 septembre 2008 par Unepageparjour

Ni Marie, ni Matthieu ne s’aperçoivent qu’ils passent pour la troisième fois devant le restaurant. La chandelle de leur table reste la dernière à briller encore dans la nuit. Marc et Jean s’impatientent un peu, sans vraiment se parler. Jean possède l’avantage de savoir. Ce que Marc aspire à connaître. Mais Mathieu ne lâche pas le bras de Marie. Ils marchent, poussant sans effort la voiture légère de l’enfant qui dort, confiante, en cette belle nuit étoilée, au bord de l’Oise, dans le murmure maternelle, qui se confond, comme dans un doux rêve, aux chuchotements de l’eau.

Les paroles de Marie ne s’arrêtent pas...

Après ce premier repas, il y en a eu bien d’autres. Toujours la même excitation, ce foisonnement de senteurs exquises, de bruissement de paroles, de douceurs des femmes. Peu à peu, jour après jour, au fur et à mesure que mon ventre s’arrondissait, leurs mots pénétraient en moi comme autant de sagesse descendue de la nuit des temps. J’apprenais comment dormir, le soir, comment me reposer, après l’effort de la journée, comment respirer la rosée du matin, comment m’assoupir, légère, après le déjeuner du midi, comment me promener, au cœur de l’après-midi, sur les chemins pierreux des montagnes, comment parler aux ânes pour qu’ils me transportent avec douceur et élégance jusqu’aux paysages étonnant cachés aux creux des cimes, comment moudre le café, pour en faire le plus délicieux des élixirs, comment cueillir la sarriette de printemps, comment écouter le chant des faucons qui planent au dessus des plaines et comment reconnaître le silence qui précède l’orage, comment me protéger de la foudre quand les ciels sont gris, avant que la lumière ne change brutalement et que l’atmosphère entière exhale sa fureur d’un coup, comment reconnaître les lapins des lapines, comment rester assise, en position de tailleur, sous le pâle soleil de l’hiver, au ciel clair sans nuage, pendant des heures, à sentir sous ma peau la présence de ma fille, comment lui parler, comment lui dire « je t’aime », comment lui dire « bonjour » le matin, au réveil, comment lui faire écouter la musique des âmes disparues, comme l’écouter, elle, ce qu’elle a à me dire, à m’apprendre, puis l’apprendre à ces mères anciennes, qui à leur tour, m’apprennent ce que leur avaient dit leur filles et leurs fils, et ce que les filles et les filles de leur filles avaient dit, comment comprendre cette infinité de paroles, passées de mères en filles depuis la première mère, comprendre ce fil d’Ariane tissée depuis la nuit des temps dont elles me tendaient l’un des morceaux, comprendre que je fais parti de ce fil, de cette troupe, de cette meute, serrée chaudement dans leur bras...

é ces choses, mais tu refusais d’en discuter.
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