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La vie en sourdine de David Lodge

Par Mcabon

Toute la semaine, je vais vous proposer des critiques de livres de David Lodge. Cela fait suite à un exercice confié à des étudiants en prépa d'orthophonie. L'objectif : réaliser une critique d'un livre de David Lodge après l'avoir lu évidemment. On commence par la Vie en sourdine, son dernier roman traduit en français. La première critique émane de Lucie Podeur, la deuxième de Manon Guégou.

 

 La Vie en Sourdine 1

     La Vie en Sourdine, dont le titre original est Deaf Sentence, est le dernier livre publié par David Lodge. Le jeu de mot entre  « deaf », la surdité, et « death », la mort, annonce déjà la couleur d’un récit en partie autobiographique sur les conséquences matérielles, mais aussi morales, de la perte progressive de l’audition.

     Dans une petite ville du Nord de l’Angleterre, Desmond Bates, un professeur de linguistique devenant progressivement sourd, a dû prendre une retraite anticipée. Alors qu’il a bien du mal à occuper ses longues journées inactives, il accepte d’aider Alex Loom, une jolie mais étrange étudiante dont la thèse porte sur les lettres de suicidés. 

     Le récit se déroule sous la forme du journal intime que tient Desmond. Cette mise en forme privilégiant le point de vue du personnage, l’histoire, fil conducteur du récit, est bien souvent « expédiée », au profit de longs passages de pensées et de réflexion. On trouve aussi de multiples anecdotes qui illustrent ses idées. Les seules parties de l’intrigue très détaillées sont la mort de son père et la visite qu’il effectue à Auschwitz.

     Ce qui est étrange, s’agissant d’un journal intime (même fictionnel), c’est que le récit soit narré tantôt à la première personne, mais parfois aussi à la troisième. On remarque rapidement qu’il s’agit des passages où les propos deviennent très dégradants, ou la situation devient pitoyable pour le personnage. S’agit-il d’une marque de pudeur de l’auteur, pour éviter le pathos, ou est-ce qu’il a trop de mal à regarder sa situation en face ?

     On se rend vite compte que Desmond Bates s’inspire très largement de son auteur. Comme lui, il est professeur à la retraite, a un père vivant seul, commençant à avoir du mal à se débrouiller, et il devient, irrémédiablement, de plus en plus sourd. Dans les premières pages, il nous offre un récit hilarant des situations cocasses dans lesquelles peut se trouver une personne dure d’oreille, mais nous fait comprendre rapidement qu’il souffre de ce manque de crédit que l’on réserve aux « sourdingues » : « la surdité est comique, la cécité tragique ». Son handicap le gêne dans sa vie de tous les jours, et surtout, l’a moralement beaucoup affecté. Il se sent inutile, et se voit même comme un fardeau pour sa famille. La surdité, est pour lui synonyme de vieillesse et de mort proche.

« Souvent, ce n’est que le contexte qui me permet de distinguer « deaf » et « death », et parfois, les mots me semblent interchangeables. La surdité est une sorte d’avant-goût de la mort, une très longue introduction au long silence dans lequel nous finissons tous par sombrer. »

     Ces sujets le hantent, et sont le véritable thème du livre. La dégradation rapide de l’état de son père, les lettres de suicidés qu’il analyse, sa propre sensation de devenir vieux, ses déboires sexuels, le ridicule de certaines de ses interventions… le récit qui commence comme une bonne blague a vraiment un fond très sombre. On pense même qu’il réfléchit au suicide.  « Beetoven a failli se suicider, mais il ne l’a pas fait, car il avait toute cette musique dans sa tête. Il n’y a aucune merveille dans ma tête»

     Mais Desmond reste très attaché à certains cotés de la vie, et n’a pas envie de la quitter. C’est le fait qu’il s’y accroche qui rend sa surdité la plus gênante. Dans les dernières lignes du texte, il revoit son opposition cécité /surdité : « la surdité est comique, la mort tragique ». Cela nous laisse sur une note d’espoir : mieux vaut vivre sans entendre que mourir.

     On peut ainsi retenir tout autant que la sombre pensée de l’auteur l’humour omniprésent dans ce récit qui nous fait alternativement rire et pleurer. Une vraie réussite.

 La Vie en Sourdine 2

  Dans son oeuvre La vie en sourdine, David Lodge fait le récit de Desmond Bates, un homme qui est parti prématurément à la retraite alors qu'il était professeur de linguistique dans une une université en Angleterre. Sa femme, Winifred, quant à elle tient une boutique de décoration qui est vite devenue la coqueluche de la ville. Devant la réussite professionnelle de sa femme, Desmond trouve sa vie monotone et sans grand intérêt. Il passe ses journées a lire le Guardian, un journal qu'il affectionne tout particulièrement, et à attendre patiemment l'arrivée de sa femme pour qu'elle lui raconte des anecdotes sur sa journée.
 
       Alors que lui et "Fred" (diminutif de Winifred) était à un vernissage, il fit la rencontre d'une jeune éduiante en linguistique à l'université où il exerçait, prénommée Alex Loom, qui lui raconta les problèmes qu'elle rencontrait pour rédiger sa thèse. Malheureusement David Lodge, ayant des problèmes d'ouïe, n'avait pas compris un traître mot de ce que cette jeune étudiante lui disait et aquiescait ce qu'elle disait sans en comprendre le contenu.A son grand étonnement elle le rappela quelques jours plus tard pour lui demander pourquoi il n'était pas venu au rendez-vous qu'ils s'étaient fixés. En guise d'excuse, il lui proposa une autre date pour se retrouver, et elle lui indiqua qu'ils pouvaient se retrouver dans son appartement, ce qui le mettait un peu mal à l'aise, mais qu'il ne put refuser à cause du faux bond qu'il lui avait fait.Il recontra donc quelques jours plus tard, Alex Loom à son domicile. Elle lui demanda si il serait éventuellement d'accord pour l'aider à rédiger sa thèse sur le sujet "Lettres de suicidées". Il déclina cette offre étant donné que c'était normalement le rôle du pire ennemi du professeur Bates, le nouveau directeur en linguistique. Mais il devait l'avouer que ce sujet l'intriguait et l'intéressait beaucoup. Alex Loom ne comptait pas baisser les bras si vite et elle décida donc de lui envoyer un courriel, puis de l'appeler à son domicile ce qui ne plaisait pas tellement à Desmond, étant donné qu'il n'avait pas parlé de cette relation à sa femme.Il fixa donc un autre rendez-vous avec Alex, et il se renda vite compte qu'elle avait quelques problèmes d'ordre psychologique. Elle avait un comportement plutôt bizarre : elle déposait dans son manteau, des sous-vêtements. Le professeur Bates prit donc la décison de mettre un terme à cette relation.       Entre-temps, il rencontrait quelques problèmes avec son père, un homme très caractériel et légèrement avare qui n'était pas prêt à changer ses habitudes et à venir s'installer en maison de retraite près de son fils. Il se plaisait bien dans sa petite maison à Londres, une maison qu'il habitait depuis plus de soixante ans. Desmond faisait assez souvent des allers-retours entre son domicile et Londres pour pouvoir retrouver son père qui vivait seul et qui commençait, petit à petit, à entrer dans une démence.  

Les problèmes de couple auxquelles s'ajoutait les problèmes de son père n'arrangeaient rien à la situation. Desmond Bates passa par une mauvaise passe.        

Son père mourra suite à une crise d'apoplexie. Et Alex retourna en Amérique, ce qui rassurait le professeur Bates. Ses problèmes de couple vont alors s'estomper et tout semble revenir en ordre. Sa vie de retraité va reprendre son cours.        

Ce qui m'a interpellé dans ce livre, c'est que David Lodge parle la plupart du temps à la première personne du singulier mais de temps à autres il s'exprime à la troisième personne du singulier. Peut-être pour se détacher du personnage lorsqu'il y a des moments plus intimes.

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