Pourtant, à condition de ne rien en attendre, Le royaume interdit est un divertissement des plus agréables, qui tourne en dérision un genre souvent miné par un extrême sérieux. Il est très facile de s’identifier au jeune héros, qui se retrouve inopinément dans cet univers qu’il trouve foncièrement sympathique mais qu’il sera ravi de quitter dès que ce sera possible. L’humour est gras, principalement relayé par un Jackie Chan plus cabotin que possible (il faut le voir jouer les alcoolos…) mais désespérément sympathique. Jet Li se décoince un peu, presque trop, se ridiculisant légèrement lorsqu’il joue le Roi Singe avec moultes grimaces. Mais leur duo fonctionne, parfaitement relayé par un scénario qui n’oublie pas de procurer à chacun son moment de bravoure personnel, avant de les voir unir leurs forces en fin de course au gré de quelques combats bien exécutés à défaut d’être renversants.
On imagine très bien Le royaume interdit utilisé comme tout premier chapitre d’une initiation aux films de kung-fu. Il peut-être l’outil idéal pour donner envie aux plus jeunes d’explorer le genre plus en profondeur, et de se ruer ensuite sur des œuvres plus consistantes que celle-ci. En cela, le film de Rob Minkoff réussit plutôt bien son pari, ouvrant des pistes vers les grands classiques sans risquer à aucun moment de leur faire de l’ombre.
5/10