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(Im) Possibilité d'une île

Publié le 24 septembre 2008 par Philippe Di Folco
En sortant du film de Michel H., comment ne pas devenir Michel ?... de quelques impressions notées sur un carnet en sortant de la projo :
Comme personne vraiment n'a lu ce roman (par manque de temps ou pur snobisme), je me concentre sur le film, pur objet, dont je n'attends rien sinon qu'il me donne du plaisir. Dès le plan d'intro, le fœtus en plastique dans l'aquarium, je pense à Huxley, ça m'emmerde, c'est pas la première fois que Michel nous fait le coup du recyclage d'Aldous, même pas en douce en plus. Difficile d'élaborer un discours sans passer pour un pompeur d'anglo-saxons des années 1880-1950, ils ont tout écrit sur tout, les salauds, ils nous ont rien laissé. J'y pense : les décadents français, ça aussi, quelle classe, et eux-aussi ils ne nous ont pas laissé grand chose à dire de plus. Rachilde ! Dire qu'elle est morte oubliée...
Ah, Bauchau, il est drôle dans la première scène ! Attention, éviter de dire ensuite "Bauchau dirige un camp", ça fait mauvais genre. Sloterdijk : faut-il le citer ici ? C'est pas un peu trop ?
On est dans un film belge... Michel apparaît au fond, c'est dommage de pas filmer comme Hitch, un petit plan séquence de 5/6 minutes introductif, glissant, coulant. Y'a des nœuds, le cadrage est bizarre, plus large parfois que pour le plan américain, les hauts de tête coupés mais la lumière est belle, comme dans tout le film en fait,  même dans les tunnels, de fait j'aime bien les tunnels. C'est pas si mal éclairé, mais que veut-il nous dire ?
BHL proposa-t-il de tourner au Maroc ? Est-ce le Maroc ? La mer semble froide, si non, je ne regrette rien, le paysage filmé donne envie d'y aller, la cité Costa del Sol et ses tours malingres, aussi, quand à Delon à la place de Bauchau, quelle horreur !
Très bon les vieilles qui prennent leurs cocktails avec le perroquet derrière !
La partie ordinateur et cerveau, plutôt bien exposée (le seul problème c'est en effet la réplication et la conservation du complexe neuronal et de la mémoire humaine), c'est moins chiant que dans les romans et les films qui se veulent didactiques pour faire passer du savoir (comme si c'était leur rôle ?). A un moment, les prise de courant, les ronflements d'ordi, le gros scanner, tout ça me rappelle Cosmos 1999, j'aime bien, je me sens bien, ça passe...
Sublimes les images du désert, "beaux plans de carrières" aussi : ça ressemble à Tenerife, là où mes parents m'ont emmené à l'âge de 13 ans, j'ai adoré ce lieu, avec mon frère on inventait des histoires de martiens, de voyages interstellaires. On avait même rejoué une scène de Planète des singes. Souvenirs torrides : la chaleur bien entendu mais aussi les filles, je me souviens, oui, de cette première fois... Et puis les vieilles carrières et usines, en banlieue on avait que ça comme terrain de jeu, nos cabanes de survivants on les construisait dans ces décors-là... Je me demande bien ce qu'il a fichu des monstres de Lovecraft...
Dans un commentaire off, je crois entendre : "Il fallut trois siècles pour que les découvertes en matière de clonage..." Donc, dans le plan suivant, on est au XXIVe s. ? C'est ça ? J'ai du mal avec la SF française au ciné, je dis ça comme ça, c'est vrai, je me souviens d'une sombre merde appelée Les trois soleils de l'Île de Pâques par Pierre Kast (1968 ?), pas terrible du tout, filmé dans de grands déserts chauds, mais avec la sublime Alexandra Stewart (qui d'ailleurs a quelque chose de la nana de BHL). Aucun film de SF français réussi à l'horizon, rien, non rien, même le Truffaut est chiant, même le Resnais (Claude Rich, pourtant...), rien, rien.
Je ne sais pas pourquoi Michel flashe soudain sur les Noires comme ça, je ne savais pas, j'aurai imaginé une asiatique, une jeune Thaï, un truc dans la lignée des clubs de vacances de Phuket, mais non. En plus, on entend à un moment : "les glaces fondent et recouvrent l'Asie sauf le Tibet" (première dépopulation ? mais que c'est-il donc passé ? pourquoi l'Asie et pas l'Europe ? ou les US ?). Bon, enfin, bref, je veux juste savoir où acheter le petit écran GPS amélioré qui ressemble à un face à main, ça m'intéresse bougrement, car je dois ce week-end aller me balader en forêt de Fontainebleau, loin des gens et de la ville. C'est dur d'être un bobo, on a du mal à s'échapper.
A la place de l'acteur principal, j'aurai bien vu Philippe Katerine...
Ah oui ! j'oubliai de mentionner le chien : super clebs, j'adore, très phallique en plus... mais il lui manque juste trois hommes : un metteur en scène efficace, un maître moins servile et un spectateur conciliant.

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