Standardisation, singularisation et régulation
Pourquoi parler de rue et non d’espace public ? Parce qu’il est envisagé de rendre compte de la partie sensible de la ville, d’être au plus près des acteurs. Par ailleurs, dans la cartographie mentale du quidam, il est rarement question d’espace public. N’entend-on pas dire : dans ma rue ! La notion d’espace public appartient au langage savant et technique. La rue est un espace pratique de la théorisation de l’espace public, sorte de forum ambulant à vocation politique. Cela ne signifie pas que les problèmes de régulation, de normes, de conflits qui traversent la rue en tant qu’espace public soient ici éludés (voir en cela les travaux multiples d’Augustin, Berdoulay, Entrikin, Lévy). Ils sont pris en considération mais mis en perspective avec les petites pratiques et usages qui remplissent le vécu, ceux des habitants aux multiples visages (Morelle M., 2006a et b). L’analyse porte alors sur le faire avec l’espace qu’opèrent les corps, les sensations qu’ils induisent mais aussi le sens qui portent les habitants à aller de-ci de-là, à déambuler pour construire, à la lumière d’Erwin Goffman ([1971] 1973), les différentes scènes de leur espace vécu interactif.
C’est donc aussi dans une visée de décloisonnement disciplinaire et de terrain d’étude que ce colloque propose d’approfondir la notion de rue. Il s’agit, tant du point de vue des champs problématiques que des champs méthodologiques, de faire le point sur les dynamiques qui touchent les rues et ceux qui les habitent, les parcourent, les construisent. Texte de cadrage-A lire in extenso sur le site de l'ADES
Colloque-ADES(Aménagement, Développement, Environnement, Santé et Sociétés)-Jeudi 27 et Vendredi 28 Novembre 2008- Université Bordeaux 3