Ce que l'on savait quand même de Psychic Ills, c'était que ce groupe préalablement était auteur d'un seven inch et d'un EP tous deux intitulés Mental Violence (ben, voyons !) forcément cultes et épuisés depuis des lustres mais réédités néanmoins sur la compile Early Violence (2007), et que leurs trognes aperçues sur le site off The Social Registry indiquaient autant un conglomérat de babas drogués que de chevelus barbus renfrognés ; ah, autre gimmick intéressant, il y avait une fille également au sein de la bande !
Sur cette étrange galette qu'est Dins, les fantômes des ressucités My Bloody Valentine et leurs voix etherées côtoient tout ce que la pop droguée a pu engendrer ces 20 dernières années, de Spaceman 3 à Spiritualized (forcément !) en passant par les Dandy Warhols du début ou bien les séminaux Mercury Rev !
En bref, ces zozos empruntent autant au shoegazing de la fin des 80's qu'aux jams hallucinées de leurs contemporains US : peu de morceaux au sens propre du terme, plutôt des variations hypnotiques sur un thème, les plus manifestes étant cet insinueux "January Rain" ou bien encore ce "Another Day Another Night" qui clôt l'album dans un fracas d'écho et de spectres vocaux !
Paroles inaudibles, car volontairement noyées sous le mix, mais sans se départir d'un certain sens de l'humour - ainsi comment ne pas voir en cet aveu laconique qu'est "I Knew My Name" la réponse quelque peu savoureuse au If I Could Only Remember My Name (71) de David Crosby 30 ans plus tard !- ce premier album des Psychic Ills s'inscrit dans une longue tradition opiacée de la musique indé US : de longues psalmodies sous des brisures de guitares !
En bref : Attention, le genre de musique qui s'insinue de plus en plus lors des alcotests ! Effets indésirables tels que la somnolence mais aussi des fulgurances de trépignements à envisager. Espoir US à surveiller de près.
Le Myspace des Psychic Ills
A relire aussi ces chroniques de Spiritualized ou de Mercury Rev.
"January Rain" en live