Le peuple du soleil fait des émules!

Matyas est parti cet été à la découverte des Samis, dans le grand nord! Depuis qu’il est revenu, il n’arrête pas d’être sollicité sur son projet, et va à la rencontre d’une autre peuple, les français, pour raconter son voyage, son cheminement personnel et intellectuel… et l’accueil du projet est plus qu’enthousiasmant!

Après quelques semaines de préparation, de tri des photos, de rédaction d’articles, de préparation du projet pédagogique dans les écoles, voici qu’une commune intéressé par mon projet me propose de faire une intervention. Quelle joie de pouvoir partager mon voyage! Cela s’est donc passé à l’occasion de la Fête du Développement Durable à Bièvres, qui a eu lieu le samedi 13 Septembre. Des tas d’activités autour de l’écologie et de la protection de la nature ont eu lieu dans le village…au milieu de tout ça, ma petite affiche :

“Mais alors, pourquoi êtes-vous là ? Ils sont “Développement Durable” les Lapons, c’est ça ?“. Je regarde le maire dans les yeux en pensant “bon, va falloir que je m’y fasse à cette question“. Je vous ramène à la discussion que l’on a eu il y a peu sur ma tentation de qualifier les Sàmis avec des mots de notre jargon écologique… je lui réponds donc un peu de travers tellement la question est plus complexe que “ils sont écolos ou pas” et l’invite à venir m’écouter. Pour moi, ils font corps avec leur environnement, malgré les pollutions qu’ils engendrent.

Nous avons donc projeté mes photos en grand dans le centre culturel de Bièvres (la classe !), tout en racontant mon voyage et ma vision des Sàmis. Ensuite, quelques questions ont animé un petit débat sur la question des peuples indigènes. Un homme a souvent pris la parole, il semblait bien connaître le sujet. Ses questions étaient pertinentes. La conférence finie, nous avons plié bagages et cet homme m’attendait à la sortie. Nous discutons ensemble. Il me dit faire partie de CSIA Nitassinan, (Comité de Soutien avec les Indiens des Amériques) et vit plusieurs mois de l’année là-bas. Ces yeux sont deux petites billes turquoises, pleines de douceur et d’honnêteté.

“Nous faisons une journée de soutien aux peuples Amérindiens avec des films, conférences, débats avec des représentants de différents peuples, Innu, Montagnais le 11 Octobre à Paris…nous devrions travailler ensemble car ton discours est juste et ta cause sincère. Alors que nous courons après l’argent, eux nous mettent en garde contre notre insouciance d’enfants gâtés : nous allons réellement bruler la maison à force de jouer avec le feu ! Tu sais, nous les Hommes, n’appartenons pas à ce monde dans lequel nous vivons aujourd’hui, nous ne pouvons pas y trouver de paix et de joie. Les Peuples Premiers vivent l’essentiel alors que nous, nous le cherchons. Ils sont la clé de notre survie.

C’est important ce que tu fais car nous ne voulons que très peu regarder leur vision de la vie, dénudée et simple“.

(Famille Navajos pris en photo après leur spectacle lors du Festival Riddu Riddu)

Je l’écoute, je ne dis presque rien. Ses paroles résonnent, il me fait presque une demande, m’encourage. Je sens une solidarité fraternelle qui se tisse entre nous à mesure que nous échangeons sur ce sujet qui nous semble plus que capital.

Je pars heureux de cette rencontre, confiant en la sincérité de mon projet. Ma famille m’attend pour repartir et sur le chemin du retour me demandent “mais en fait, ils sont écolos ou pas les Sàmis ?“.