L'Inde et la difficulté de faire du business
Le rapport 2009 sur la faisabilité du business, émis par l'IFC et la Banque
Mondiale montre que des réformes prennent un élan important partout dans le
monde. Selon ce rapport 113 pays ont mis en place 239 réformes entre juin 2007
et juin 2008.
Mais l'Inde a glissé de la 120 eme à la 122 eme position parce que cela reste le
pays où il est le plus difficile de faire respecter les contrats devant une cour
ou autrement. Alors que le rapport a été préparé bien avant les évènements de
Singur (révolte des paysans qui avaient cédé leurs terres fertiles du Bengale
pour la construction des usines pour la Tata Nano), des problèmes similaires
rappellent pourquoi l'Inde se classe 180 eme sur les 181 pays observés. Ce
rapport note qu'il faut 1420 jours, environ 4 ans, pour finaliser un contrat,
alors que 150 jours (5 mois) suffisent à Singapour, le pays qui remporte la palme
de ce classement global du business.
Selon Sabine Hertveldt, co-auteur du rapport, l'Inde a quand même fait de gros
progrès dans la plupart des paramètres depuis l'année dernière, comme par exemple
simplifier les règles de commerce avec l'étranger. Elle a aussi adopté de façon
importante la dématérialisation pour l'enregistrement des affaires et la
déclaration aux douanes et les paiements. Toutefois elle dit que malgré ces
améliorations, l'Inde a chuté dans cette sixième édition du rapport parce que les
autres pays sont allés encore plus vite.
Le gouvernement central a créé un comité l'an passé pour améliorer le classement
de l'Inde. Sabine Hertveldt dit que de telles initiatives sont bienvenues mais
vont prendre du temps pour produire leur effet. Ce rapport, selon elle, ne doit
pas être pris pour juger pourquoi les investisseurs trouvent l'Inde attractive.
"Ce n'est pas un index d'actractivité d'investissements, c'est un index reflétant
la complexité de la régulation de l'économie", dit-elle.
Parmi les pays de la BRIC (émergents majeurs Brésil, Russie, Inde, Chine), la
Russie est 120 eme juste devant (112 eme l'an passé). La Chine ( 126 à 90) et le
Brésil (125 à 83) ont amélioré leurs positions.
( le "doing business report" classe les économies en se basant sur 10 indicateurs
qui impactent les affaires, mais ne prend pas en considération les politiques
macro-économiques, la qualité des infrastructures, la volatilité de la monnaie ou
la perception des investisseurs).
Posted by Frédéric DONNETTE at 11:26 AMEdited on: mercredi 24 septembre 2008 11:51 AM
Categories: Analyses