Jamais condamné, il a été recruté par une jeune prostituée pour la protéger sur les parkings du centre régional des transports. La justice l’accuse, elle, de proxénétisme.
David M., 37 ans, est ce qu’on appelle un beau bébé. À la louche, il doit approcher le quintal. En mai, un ami lui présente la jolie Sarah, 21 ans. Mère isolée, elle se prostitue au CRT de Lesquin pour arrondir ses fins de mois. La jeune femme recherche un homme costaud pour la protéger de la concurrence, souvent sauvage et déloyale, et des proxénètes. David M., qui est surendetté après un accident du travail, accepte le marché, d’autant que Sarah lui promet 40 % de ses gains. Voilà pourquoi, tous les soirs, il véhicule la jeune femme sur son lieu de travail où il assure une protection plus ou moins rapprochée. Sarah lui a offert un téléphone mobile au cas où elle devrait le joindre en urgence. David M. passe son temps au bar ou dans sa voiture.
Un coup de fil anonyme avertit rapidement la brigade des moeurs. Le 25 juin, David M. est interpellé et se retrouve poursuivi pour proxénétisme, mais est laissé libre. Il est vrai que Sarah assure sa défense. David est un employé, rien d’autre. Jamais, il ne l’a forcée à vendre ses charmes. Jamais. La loi précise cependant qu’il est interdit de partager les produits de la prostitution. David M. tombe des nues. Son avocate argumente : « La loi a ses limites, jamais il n’a eu un comportement de proxénète. Au contraire, il l’a protégée et aidée. C’est un comble. » Me Delphine Vissol réclame donc une application bienveillante de la loi. Au final : huit mois avec sursis.
Source : La voix du nord
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