Vous le savez je ne suis plus très friand des spots de publicité dont nous abreuvent les chaînes de télévision. J’irai même jusqu’à dire que ça me sort par les yeux, aussi dès que le jingle annonce la séquence hurlante, je zappe vite fait. Mes ces sagouins ont tout prévu, toutes les chaînes passent leur spots aux mêmes heures, alors je coupe le son, c’est déjà un moindre mal. L’inconvénient c’est que dans ce silence brutal, j’entends parfaitement toutes les chasses d’eau de l’immeuble qui se déclenchent à l’unisson, d’où j’en conclus que si la pub me fait chier, elle donne envie de pisser à mes voisins. Tout cela pour vous dire que je ne suis plus très au courant des tendances publicitaires des annonceurs et que je suis tombé des nues quand ces derniers jours, faiblesse ou zappette hors de portée, je me suis trouvé contraint de visionner quelques pubs. Volontairement je ne cite pas les marques, assommé par leurs excès et intrusion forcée dans ma vie, je ne vais pas leur faire ici une publicité supplémentaire et gratuite !
Un premier spot m’a interpellé, c’est celui d’une marque automobile Française, où un jeune gars propose à sa femme de camper devant le concessionnaire la nuit précédant le jour des promotions. Le type est sympa, prêt à tous les sacrifices pour sa chérie, laquelle accepte l’idée sans barguigner. Au matin, quand ils se réveillent, ils sont cernés par un camping sauvage d’autres gens qui ont eu la même idée. La femme du jeune gars lui tire alors une tronche d’enfer et on sent bien qu’il va porter le chapeau pour leur déconvenue. Si elle était si maligne elle n’avait qu’à proposer une autre idée, quelle salope !
Autre pub, un marchand de canapés nous montre une jeune femme tellement entichée de son divan en cuir qu’elle n’imagine pas pouvoir dormir ailleurs et que pour bien dormir il faut dormir seul. C’est là qu’on atteint le summum de l’esprit retors féminin, tandis que le mari se brosse les dents dans la salle de bain à l’heure du coucher, elle prend une de ses petites culottes dans sa commode, et se rue vers le malheureux innocent en hurlant quasi hystérique qu’il est un beau salaud, en brandissant sa lingerie comme si elle l’avait trouvée dans la poche de veste de son époux. L’assommant de cris et reproches, elle le plante ahuri dans la salle d’eau et se rue vers son canapé pour y passer la nuit seule et le punir. La salope !
Ces quelques minutes m’ont suffit pour me rappeler que si je n’avais pas un goût très prononcé pour ces mercantiles trivialités c’est qu’il y avait de bonnes raisons.