Paolo Conte
Bel article dans le Monde ce matin sur Paolo Conte. Le papier confine à l’hagiographie mais comment dire du mal du personnage ? La seule chose sur laquelle la mansuétude du journaliste me gêne vraiment, c’est l’absence d’implication politique. Comment vivre en Italie depuis les années 1960 et ne pas hurler contre le désastre qu’est la vie politique, ni hurler en particulier contre le berlusconisme (lire l’installation tranquille de la mafia dans les structures de l’Etat) ? On pourra objecter que c’est là un procès d’intention bien français, et que les artistes ne sont pas faits pour remplacer les hommes politiques. On pourra vouloir reconnaître aussi à Paolo Conte le droit de faire un tant soi peu abstraction de son environnement pour se consacrer à son travail de musicien et d’auteur. Il reste cette attente, comme si on ne pouvait pas se résigner à ce qu’une figure familière et fiable, celle d’un individu qui convainc par la rigueur de ses choix, la durée de son parcours et l’éloignement des modes, reste muette.
En ce qui me concerne, j’aurais bien du mal à dire du mal de Paolo Conte. Parmi ses textes, il y a dans Azzurro deux lignes qui me plaisent bien, et depuis longtemps :
“(…) mi accorgo di non avere più risorse senza di te
“e quasi quasi prendo il treno e vengo vengo da te (…)”
“(…)Je me rends compte de ne plus pouvoir compter que sur toi
et presque presque je prends le train et je viens te voir (…)”
A lire dans Le Monde : Paolo Conte, rauque et chic avec un très beau portrait noir et blanc par Nicolas Guérin.
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