Le livre de poche, 667 pages
Résumé:
1572. La France des guerres de religion est devenue le champ clos des grands seigneurs et des prétendants au trône. À Paris, le jeune roi protestant de Navarre, le futur Henri IV, vient d'épouser Marguerite de Valois, dite Margot; mariage politique qui n'empêche pas les Guise et le roi Charles IX de fomenter les horreurs de la Saint-Barthélemy. Sur les pas du jeune comte de La Mole, dont s'éprend éperdument la belle Margot, et de son compagnon, le tonitruant Annibal de Coconnas, nous entrons dans ce labyrinthe d'intrigues, d'alliances, de trahisons. Les poignards luisent sous les pourpoints. René le Florentin fournit les poisons à l'implacable Catherine de Médicis. Le vieux Louvre avec ses fêtes brillantes, ses passages secrets, son peuple de soldats et de jolies femmes, est le théâtre où se déploient en mille péripéties les jeux de l'amour, de la politique, de la haine.
Mon opinion:
Lire La reine Margot en format poche, c'est assurément se casser les yeux sur une édition en très petits caractères, d'autant plus que la mienne était très mal imprimée. C'est aussi se buter contre un style d'écriture et de longues phrases alambiquées, auxquelles on doit s'habituer. Ça augure bien mal. Et pourtant... La reine Margot est un roman que j'ai apprécié pour deux raisons: le roman est particulièrement bien écrit et l'histoire est passionnante. L'humour côtoie les scènes sanglantes, il y a plusieurs revirements de situations surprenantes et on plonge dans ce roman comme dans un feuilleton. La reine Margot est d'ailleurs paru en feuilleton à l'époque. Le style s'y prête bien.
Dumas écrit très bien. Certaines phrases ou expressions sont savoureuses. On peut d'ailleurs lire en page 210:
"...la fameuse balafre qui lui avait jadis donné tant de tracas par ses rapports prismatiques avec l'arc-en-ciel, avait disparu..."
ou alors
"...par une belle journée d'automne comme Paris en offre parfois à ses habitants étonnés, qui ont déjà fait provision de résignation pour l'hiver..."
C'est plutôt une belle façon de dire les choses!
Dumas excelle dans l'art d'accrocher le lecteur et de lui raconter une histoire. Il s'inspire d'anecdotes qui ont réellement eu lieues et revisite certains événements historiques en combinant réel et imaginaire. Des notes en fin de volume (pour mon édition) nous font état de très nombreux anachronismes. La postface d'Eliane Viennot est d'ailleurs très éclairante à ce sujet et à l'imagination de l'auteur versus les faits réels.
Toutefois, le roman est difficile d'approche au départ, du moins il l'a été pour moi. Ayant une connaissance approximative des rois et reines de France et étant tout à fait étrangère à toute cette période de l'histoire française, j'ai eu du mal à m'y retrouver. Je trouve également que près de 700 pages, c'est beaucoup. Le roman souffre de certaines lourdeurs, surtout vers la fin. J'ai cru lire quelque part que les écrivains étaient payés à la page à l'époque? Est-ce le cas de Dumas? Ceci expliquant peut-être cela.
Néanmoins, je crois qu'il faut lire La reine Margot. Pour l'écriture très maîtrisée. Pour les histoires dans l'histoire. Pour la présence des rois, des reines, des bourreaux, des conspirateurs, des empoisonneurs, des cachots, des complots.
On oublie (presque) les longueurs qui parsèment le récit...
7.5/10
Ce roman a été lu pour le Challenge 2007.