Prototype même du film du samedi soir, Intraçable navigue entre incohérences et résolutions farfelues (le toujours joli coup du "tapotage de clavier"), mais le tout est suffisamment efficace et bien emballé pour que l'on ne s'ennuie pas, sans le marketing douteux de la boucherie saw like. On a rarement vu un serial killer aussi navrant, sûrement le neveu du réalisateur qu'on a artificiellement collé à l'intrigue un soir de grande beuverie, mais il faut aussi dire que les auteurs se donnent bonne conscience avec une morale sur les dérives du voyeurisme à l'extrême... finalement le concept même de ce genre de film.
Diane Lane a l'air de se prendre pour la nouvelle Clarice Starling et personne ne lui en veut, car c'est sa force de persuasion qui nous permet d'affronter cet étalage de clichés sans broncher. Car si on n'est pas trop regardant, le film peut même s'avérer être suffisamment distrayant pour passer outre certaines énormités, et laisser le spectateur profiter, amusé, mais intrigué quand même par un film au final pas si honteux.