Whole Foods, le temple de la consommation bio aux Etats-Unis, a également lancé son propre label pour les cosmétiques bio et naturels : "Premium Body Care".
Au regard de la taille gigantesque de Whole Foods, on peut facilement imaginer que c'est aussi le plus gros revendeur de cosmétiques bio aux US. Les rayons Whole Foods consacrés aux produits de beauté et d'hygiène et aux compléments alimentaires sont immenses. Mais quand on regarde de près les listes INCI des produits, on est un peu étonné que certains d'entre eux soient présents chez Whole Foods. En l'absence de labels phares, mais à la lueur des interrogations grandissantes concernant certains ingrédients comme les parabens, Whole Foods se devait de faire quelque chose pour ses clients. Plutôt que de vider la moitié de ses rayons, Whole foods a adopté une autre approche : informer sur place le consommateur que certains produits sont "Premium Body Care" et répondent à un cahier des charges très strict. Dans celui-ci notamment, environ 250 ingrédients sont jugés inacceptables. La dernière fois que je suis allée dans un supermarché Whole Foods (en mai 2008), j'ai pu repérer les panneaux en question, à côté des produits Dr Hauschka ou Pangea Organics. En revanche, je n'ai pas trouvé les brochures qui sont sensées expliquer en quoi consiste Premium Body Care.
Cette initiative rappelle celle de Neuform en Allemagne. Né dans les années 30, le groupement de détaillants Reformhaus a créé son propre cahier des charges pour l'alimentaire, les cosmétiques naturels et les compléments alimentaires. A ceci près que les détaillants Reformhaus ne distribuent que les produits labellisés Neuform dans leurs magasins.
Ici se termine mon voyage au pays des labels américains de cosmétiques bio et naturels. On constate qu'une certaine confusion y règne. D'un côté les consommateurs doivent faire face à une prolifération de labels (américains et européens) qu'il faut comprendre et décrypter; de l'autre les fabricants cherchent à savoir quelles directions prendre pour faire certifier leurs produits, sachant qu'une certification coûte cher et que de toutes façons, la taille d'un emballage de cosmétique ne permet pas d'aposer 4 ou 5 labels différents. Pour le bien du consommateur, il sera sans doute nécessaire qu'un ou deux leaders émergent. Reste qu'on peut quand même se réjouir de l'effervesence que cela engendre dans le secteur des cosmétiques, pour le plus grand bien de la santé des consommateurs et pour la protection de la planète.