Je rentre dans le supermarché, ipod shuffle sur les oreilles, une dame me tend un sac en plastique tout en me parlant, je n’entends rien, je passe bizarrement mon chemin, comme si je n’avais pas le temps, comme si elle allait me demander quelque chose d’irréalisable ou plutôt comme si elle allait essayer de me voler ou je ne sais quoi.
Mais très rapidement, je me sens gêné, je comprends qu’il y a une collecte d’aliment pour les Haïtiens. Les ouragans qui ont touchés l’île d’Hispaniola on fait énormément de dégât. Cette partie de l’île est sous la boue, il y a quelques mois les haïtiens étaient dans la rue pour demander à manger. C’est un désastre qui se prépare pour ces habitants d’Haïti et il y a peu de chance que l’aide international y change quelque chose en vérité… la situation est vraiment grave !!
J’étais venu chercher du champagne, pour l’anniversaire d’un ami, je prends au passage 1 kg de riz, pour le geste, pour me déculpabiliser peut-être aussi, mais finalement c’est pire, je commence à compter et me dis qu’une petite île comme la Guadeloupe ne pourras pas envoyer tant d’aide que ça, que ce sera une goutte d’eau dans un champ de boue.
Je passe à la caisse, je marche vers les personnes qui récupèrent les denrées, je leur tends mon pauvre paquet d’1kg de riz, ça ne me soulage pas, au contraire, je me sens impuissant, je n’ai même pas l’impression d’avoir fait du mieux que je pouvais.
Mais voilà, c’est comme ça, la vie continue finalement et ce soir là, on aura fait la fête jusqu’à tard dans la nuit caribéenne.