Collecte d'utopies dans le cadre du Courts circuits qui porte sur les nouvelles utopies

Publié le 23 septembre 2008 par Jérémy Dumont

utopie n 50 proposée par jérèmy dumont (source expositions de la bnf)


Voyager à la recherche du paradis et ne plus jamais revenir sur terre parce que la vie est un voyage et que trop de monde reste dans la salle d'attente.

La perte de l’âge d’or ou celle du paradis ont laissé un vide que les hommes n’ont cessé de vouloir combler. Les uns l’ont tenté par l’étude, cheminant au fils des arts libéraux vers la " demeure de la sagesse ", susceptible de leur livrer les clés de la vraie sagesse, celle de Dieu. Pour d’autres, seule l’ascèse, conçue comme une échelle dont il convient de gravir les degrés, peut mener, par le dépouillement total, au paradis perdu. Un " lieu de délices " dont le cloître, jardin clos, indéfiniment circonscrit par les déambulations de la meditatio quotidienne, est l’image. Voyage initiatique, circulaire et liturgique, que retrace de façon mimétique le Voyage de saint Brandan, périple océanique d’une petite abbaye à la dérive, en quête de la " terre de promission ".

C’est par les songes aussi que rêveurs éveillés ou vivants endormis accèdent au voyage, car " il est possible, comme le souligne l’auteur du Roman de la rose, de faire des rêves qui ne soient pas mensongers mais qui par la suite se vérifient […]. J’ai l’intime conviction que les rêves sont la préfiguration des heurs et malheurs à venir ". Ce voyage onirique conduit le rêveur aux portes d’un jardin, cerné d’un haut mur crénelé, verger de Déduit, le gracieux, l’aimable : " Sachez que j’imaginai pour de vrai être au paradis terrestre : cet endroit était si plein de délices qu’il paraissait surnaturel."

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