La machine NTM

Publié le 23 septembre 2008 par Smaël Bouaici

Bercy était un peu clairsemé hier soir. Joey Starr s’en est aperçu et a hurlé deux fois plus fort. Il a d’ailleurs fini le concert à bout de souffle, à la peine pour enchaîner les couplets de Seine St Denis Style revisité “uptempo” sur Smells like teen spirit de Nirvana. La qualité du soundsystem de Bercy, pourtant de bonne réputation, a parfois laissé à désirer, produisant quelques cacophonies ici et là.

Difficile de régler le micro de ces deux brailleurs débraillés, qui semblaient très très contents de se retrouver et de pouvoir se chambrer devant la foule, et qui n’ont pas parus émoussés par leur quatrième concert d’affilée. La machine à tubes a défilé, avec explications de textes et remises dans le contexte de Kool Shen avant chaque morceau. Paris sous les bombes, Passe le oinj, Laisse pas trainer ton fils, et La Fièvre, que Joey Starr déteste et qu’il n’a donc pas chanté, laissant Kool Shen démarrer avant de détourner l’attention en faisant chanter le public et ainsi esquiver son couplet.

Bon point pour la version reggae de Pose ton gun, comme quoi avoir un band derrière soi, ce n’est jamais du luxe, et pour la version de Check the flow avec Lucien, toujours en clin d’oeil à Carla. Lord Kossity était là aussi, avec une Benz et des danseuses très explicites, ainsi que Natty pour le quart d’heure gwada du Double R, bouteille de rhum à la main et carnaval en refrain. En tout cas, on n’a pas vu passer les deux heures, ce qui confirme que NTM est une véritable machine sur scène. S’ils étaient plus carrés (qui a dit moins défoncés ?), on les prendrait presque pour des Américains.