C'est un moment historique pour la biologie médicale française.
A 13h ce jour, le ministère de la santé a rendu public la synthèse du rapport Ballereau qui doit modifier de fond en comble l'organisation de cette spécialité.
Sans aucun commentaire pour l'instant, voici 5 éléments importants du rapport.
- La biologie médicale n'est pas un service mais une prestation médicale. Les médecins-biologistes et pharmaciens-biologistes doivent donc valider les résultats d'analyses mais également les interpréter et même, si nécessaire, modifier la prescription du médecin.
- Tous les laboratoires doivent être accrédités sur la totalité des examens par le Cofrac selon la norme ISO 15189 et dans un délai de 6 ans.
- L'offre de biologie médicale doit être répartie sur tout le territoire dans l'intérêt des patients. La définition du laboratoire, qu'il soit hospitalier ou libéral, va donc changer. Un laboratoire peut avoir plusieurs sites, les biologistes sont libres de s'y organiser comme ils le souhaitent et la règle qui rattache un biologiste à un site est abolie. Par contre, un laboratoire ne peut avoir de position dominante au sein d'un territoire de santé.
- Les règles financières et sociales sont modifiées. La nature du support juridique du laboratoire privé est laissé libre de même que la composition du capital. Les biologistes qui exercent dans un laboratoire doivent conserver la maîtrise de l'organisation.
- Les dépenses de biologie médicale des 3 à 5 prochaines années doivent baisser. Le premier objectif annoncé est de 100 millions d'euros de baisse sur trois années consécutives.
Ce rapport répond à quatre des objectifs prévus par l'article 20 de l'avant-projet de loi HPST et qui ont été développés dans un message précédent (http://labmutation.blogspot.com/2008/09/article-20-de-la-loi-hpst-la-version.html)
Quelles seront les conséquences de ce rapport ?
Imaginez une pierre qui tombe à la surface d'un lac : l'onde de choc se répartit en cercles concentriques de plus en plus grands. Il encore trop tôt pour que la plupart des gens en ressentent la secousse. Pour l'instant, ce sont les quelques dizaines de milliers de professionnels concernés qui subissent un choc.
Un choc frontal.
GdM