Depuis la disparition dramatique de son père, éleveur de moutons, et une blague répugnante de son plus vieux frère Angus (Peter Feeney), Henry Oldfield (Nathan Meister) a une peur bleue des moutons… Alors qu’il a laissé, depuis 15 ans déjà, l’élevage familial entre les mains d’Angus, Henry revient à la ferme pour céder définitivement sa part de l’exploitation à son frère. Ce dernier a gravi, avec les années, les échelons en confiant son élevage à des scientifiques peu recommandables dans le seul et unique but de créer le mouton parfait ! Les manipulations génétiques réalisées par les sbires d’Angus Oldfield ont finalement permis de donner naissance à un animal parfait. Cependant, les nombreuses expériences qui ont précédé ce résultat ont, elles, accouché de formes agressives et repoussantes de mouton… Qu’adviendrait-il de la Nouvelle-Zélande si ces monstres avaient la possibilité de gambader librement dans les verts pâturages ?
En 2002, un peu à la surprise générale, Ellory Elkayem avait réussi le pari fou de signer une pétillante comédie horrifique traitant d’araignées géantes (génétiquement modifiées, bien évidemment) qui mettaient la pagaille dans une petite bourgade américaine isolée de tout. Ca s’appelle "Arac Attack, les monstres à huit pattes" & ça reste un petit classique d’humour noir qui ne se prend pas la tête. Inévitablement quand on a, devant les yeux, un film comme le "Black Sheep" de Jonathan King, il nous est difficile de ne pas repenser à cet "Arac Attack" ainsi qu’à d’autres productions qui ont su marier, avec génie, un cinéma horrifique réservé à un public plus âgé & une nonchalance humoristique rafraîchissante décrédibilisant (pour la bonne cause) le tragique de tout spectacle sanguinaire ou Gore. Le "Shaun of the Dead" (2005) du trio magique Edgar Wright/Simon Pegg/ Nick Frost n’est-il pas l’un des plus brillants exemples de ce "mariage parfait" !?
Sans tourner autour du pot, disons que ce "Black Sheep", qui se revendique puissamment de cette même veine horrifiquo-comique, ne parvient à aucun moment à tutoyer les grands standards de la catégorie & se révèle même, au final, un spectacle très peu emballant voire soporifique ! Vraisemblablement enthousiasmé à l’idée de balancer la sauce au plus vite, et de lancer à l’écran ses petits moutons carnivores, le réalisateur Jonathan King en n’oublie presque de soigner un tant soit peu sa mise en scène.
Ramassis de séquences suintant la série Z à plein nez, "Black Sheep" gagne un minuscule intérêt à l’occasion de quelques phases de mutation bien Gore et joliment perverses. Hormis, ces soubresauts terribles et amusants car affichant des effets spéciaux désuets, "Black Sheep" reste on ne peut plus fade et aligne sans la moindre vivacité de gros (mais alors de très gros !) clichés… La phobie des moutons dont souffre le jeune héros Henry Oldfield reste ainsi, sur le plan scénaristique, la meilleure idée de Jonathan King, également à la base du script’.
Disposant pourtant de quelques idées saugrenues intéressantes, King n’apparaît pas dans ce film sous son meilleur jour & traficote un spectacle douteux à la fois sur le fond et la forme. Quand King n’est que le roi de l’horreur ringarde, ça donne un "Black Sheep" qui attire uniquement pour son côté Kitch au possible. Vous l’aurez compris, mieux vaut sans doute (re)voir un "Arac Attack" ou un "Shaun of the Dead" si les zombies ne vous effrayent pas trop !
La bande-annonce…