Les 20.000 policiers municipaux pourront prochainement utiliser le controversé pistolet électrique Taser, en complément ou à la place de l'arme qu'ils sont autorisés à porter depuis 2000.
Un décret du ministère de l'Intérieur "relatif à l'armement de la police municipale", daté du 22 septembre et publié mardi par le Journal officiel, autorise en effet le pistolet à impulsions électriques (PIE) de type Taser, déjà en service dans la gendarmerie et la police.
Il complète le décret du 24 mars 2000 autorisant les policiers municipaux au port des revolvers 38 spécial ou des pistolets 7,65 mm, armes également de 4e catégorie. Le Taser X-26 envoie deux dards administrant à la personne visée une décharge de 50.000 volts, la tétanisant quelques secondes, le temps de la maîtriser.
Chaque maire devra demander au préfet une autorisation individuelle de port du Taser pour chacun de ses policiers qui seront ensuite formés lors d'un stage obligatoire, notamment en recevant une décharge.
Les 2.620 Taser de la gendarmerie ont été utilisés 105 fois en 2006, 170 fois en 2007 et à 271 reprises depuis le début de l'année "sans incident", selon la direction de la gendarmerie.
Le Taser a permis de réduire de 15 % l'usage des armes à feu chaque année. Les 1.995 Taser de la police ont été utilisés 110 fois "sans incident" en 2007, selon la direction de la police nationale.
Amnesty International affirme que plus de 290 personnes sont décédées aux Etats-Unis depuis 2001 après avoir été touchées par ces armes.
Mais, selon Taser-France, ces chiffres ne portent pas sur le même type de produit que celui utilisé en France, le modèle X-26.
Selon une étude publiée en septembre 2007 par la revue des Samu de France, l'inocuité du Taser paraît confirmée "lorsque les précautions d'utilisation sont strictement respectées".