Le tram et les usagers saturent

L’AUTRA, association des usagers des transports, tire la sonnette d’alarme. Selon elle, les déconvenues seront grandes si des mesures d’amélioration du service ne sont pas prises rapidement
Il faut agir et agir tout de suite. C’est en substance le message délivré hier par l’Association des Usagers des Transports d’Aquitaine (AUTRA). L’asso, qui vient de mettre en ligne deux forums Internet (temointransportcub.fr et temointeraquitaine.fr) pour que les usagers des transports en commun lui signalent les dysfonctionnements qu’ils peuvent constater, est convaincue qu’il est grand temps de prendre des décisions radicales, pour faire face notamment, à l’explosion de la fréquentation du tram. «Les choses ne vont pas en s’arrangeant, explique Christian Broucaret, le président de l’AUTRA. Les heures de pointe, maintenant, c’est presque toute la journée. Qu’est-ce que ça va être lorsque les étudiants seront arrivés ? On ne s’attend pas à des miracles, mais on ne sent pas de volonté politique pour que les choses s’arrangent.» Ce que demande l’AUTRA, c’est en vrac : des quais plus longs sur la ligne C pour permettre la circulation de plus de rames longues, des circulations restreintes (le tram ne va pas à son terminus, mais change de sens de circulation sur la portion la plus chargée) entre Victoire et Peixotto et Quinconces et la gare ou encore une rame toutes les deux minutes et demi aux heures de pointe. Le problème, c’est que tout cela passe au moins par une réorganisation du service fourni par le délégataire (Veolia) au moment où, justement, la CUB renégocie le contrat avec Veolia et ses concurrents. L’AUTRA en est bien consciente, mais estime que les usagers n’ont pas à en pâtir. Elle a du mal à entendre l’argument selon lequel les bus devraient permettre de décongestionner le tram. «le vendredi soir, de la Victoire à la gare, on va plus vite à pieds qu’en bus.» L’AUTRA propose que soient mis en place des arrêts sur chaussée, que les conducteurs disposent d’un système permettant de faire passer les feux au vert ou encore qu’il y ait moins d’arrêts. Là encore, c’est selon l’AUTRA, le minimum à mettre en place. «Il faut un électrochoc dans les transports de la Cub, sinon nous allons à la catastrophe», termine Christian Broucaret.
Sébastien Marraud